« Aoka izay ny herisetra an-tsekoly » : Un appel fort contre le harcèlement scolaire à Madagascar.

Portée par le psychologue Ny Avo Hasimaro, cette initiative s’inscrit dans le projet Komby qui vise à combattre ce problème encore tabou dans le pays.

Un fléau encore trop silencieux

Présent dans tous les établissements du monde, le harcèlement scolaire touche aussi bien les écoles primaires que les lycées, publics comme privés. À Madagascar, la peur, la honte et le jugement social freinent la parole des victimes, d’après les bilans.
Une étude menée en 2023-2024 par Imaso-Ivoho révèle que 58 % des élèves malgaches âgés de 10 à 21 ans se déclarent victimes de harcèlement scolaire. Ces situations, souvent répétitives, peuvent provoquer de graves conséquences sur la santé mentale, allant de la baisse de l’estime de soi à la dépression, voire au décrochage scolaire.

Sensibiliser et agir pour protéger les élèves

Lors de la journée du 9 août, conférences-débats, Slam Poésie, Sora-dihy et témoignages se sont succédé pour expliquer les formes de harcèlement, en identifier les causes et réfléchir aux solutions possibles. Le projet Komby, porté par Psy-Kôzy Madagascar, cible particulièrement la prévention des troubles psychologiques graves comme les traumatismes, l’anxiété ou les idées suicidaires liés à ces violences.
L’événement a aussi été l’occasion de lancer un plaidoyer en faveur de l’engagement des établissements scolaires malgaches dans la lutte contre ce fléau. Les organisateurs appellent à la mise en place de politiques éducatives et de mécanismes de signalement clairs, ainsi qu’à la formation des enseignants pour détecter et gérer les situations de harcèlement.
En brisant le silence autour du harcèlement scolaire, “Aoka izay ny herisetra an-tsekoly” ouvre la voie à un dialogue nécessaire entre élèves, parents, enseignants et autorités éducatives. Un pas essentiel pour bâtir des écoles où le respect et la sécurité deviennent la règle, et non l’exception.