• Cours de change
  • 5135.46 AR
  • |
  • $4434.14 AR
Copyright Image : © Virginie Kockelmann
Image
Nationale

Voatsiperifery : Le poivre rare de Madagascar menacé par ses méthodes de récolte

11/08/2025 15:16 © Moov.Mg

Apprécié pour ses arômes uniques, le poivre sauvage voatsiperifery, endémique de Madagascar, voit sa survie menacée par des pratiques de récolte destructrices. Des travaux de recherche visent à le domestiquer pour concilier préservation de la biodiversité et développement économique.

Voatsiperifery, un produit rare et recherché

Le voatsiperifery est un poivre sauvage qui ne pousse que dans les forêts de Madagascar. Cette liane grimpante fructifie à la cime des arbres, produisant des baies aux saveurs complexes, associant un piquant prononcé à des notes d’anis, de cannelle et de muscade. Très apprécié par les gastronomes, il est devenu un produit prisé sur les marchés internationaux depuis plus d’une décennie.

La récolte du voatsiperifery repose encore largement sur des méthodes traditionnelles qui consistent à couper les lianes, voire à abattre l’arbre tuteur. Cette pratique détruit l’habitat naturel de la plante et compromet sa régénération. « L’exploitation du tsiperifery semble suivre le même chemin que le Prunus africana, dont l’écorce était très recherchée et qui a failli disparaître », alerte Jérôme Queste, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). Selon lui, il est urgent d’agir pour éviter une interdiction future d’exploitation.

Préservation d’un patrimoine culinaire et naturel

Le voatsiperifery illustre le dilemme que posent de nombreux produits forestiers non ligneux : préserver une ressource naturelle tout en répondant aux besoins économiques des communautés locales. Dans certaines régions, sa vente constitue une source de revenus essentielle, améliorant le quotidien des familles rurales. Face à la pression croissante sur les populations sauvages, chercheurs et entreprises s’intéressent à la domestication de cette plante. Cette démarche nécessite de mieux comprendre sa biologie. Le centre national de recherche agricole FOFIFA, en collaboration avec des équipes françaises et le secteur privé, mène des travaux pour maîtriser sa culture. Les chercheurs ont notamment découvert que le voatsiperifery est dioïque, nécessitant la présence d’individus mâles et femelles pour produire des baies.

L’objectif des recherches est de mettre au point des méthodes de culture adaptées aux communautés locales, afin de créer une filière structurée et durable. « Un poivre classique est défini par son piquant. Le voatsiperifery, lui, se distingue par l’extraordinaire richesse de ses arômes », souligne Virginie Kockelmann, responsable recherche et développement à la société agroalimentaire Floribis. Sauvegarder cette épice rare revient à protéger à la fois un patrimoine gastronomique et un élément unique de la biodiversité malgache.

Lire la suite

Articles Similaires