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International

En Bulgarie, duel serré à l'issue d'un énième scrutin

02/04/2023 20:43 © Afp

Les conservateurs et libéraux apparaissent au coude-à-coude à l'issue des législatives dimanche en Bulgarie, augurant d'un nouveau casse-tête pour former un gouvernement stable dans ce pays des Balkans qui votait pour la cinquième fois en deux ans.

La liste libérale menée par l'ex-dirigeant pro-européen Kiril Petkov et le parti conservateur Gerb de l'ex-Premier ministre Boïko Borissov sont crédités de 25 à 26% des voix chacun, selon des sondages sortie des urnes publiés à la fermeture des bureaux de vote.

L'abstention a encore une fois été très élevée, avec un taux de participation estimé à 40%.

Dans la capitale Sofia, les électeurs interrogés par l'AFP au fil de la journée voulaient croire en une issue de crise.

"Je fais le voeu d'un gouvernement stable, vous comprenez?", a confié Boyan Sapunov, un retraité de 79 ans excédé par la succession de gouvernements intérimaires.

"Voter, c'est faire un effort pour remettre en marche l'administration qui est bloquée actuellement par l'absence de gouvernement", a renchéri Krassimir Naydenov, un employé de 57 ans. "Mais je n'ai plus confiance en personne".

Montée des prorusses-

Loin des espoirs nés de la vague de manifestations anti-corruption de l'été 2020, ce pays de 6,5 millions d'habitants miné par l'inflation, le plus pauvre de l'UE, s'enfonce dans une coûteuse crise politique.

Depuis la chute de Boïko Borissov après une décennie au pouvoir, les différentes formations n'arrivent pas à bâtir une coalition.

Un marasme accentué par le conflit en Ukraine dans une société historiquement et culturellement proche de Moscou, qui se déchire sur l'aide à apporter à Kiev.

Le camp prorusse a d'ailleurs enregistré un score en hausse.

La jeune formation ultra-nationaliste Vazrajdane (Renaissance) a recueilli de 13 à 14% des suffrages, contre 10% au scrutin d'octobre.

Elle refuse toute livraison d'armes à Kiev et défend ouvertement l'idéologie du Kremlin, tout comme les socialistes du PSB (autour de 10%), héritier de l'ancien Parti communiste qui dirigeait autrefois le pays.

Aspiration à la "normalité"

Avant le scrutin, Lukas Macek, chercheur associé de l'Institut Jacques Delors pour l'Europe Centrale et de l'Est, s'était dit "sceptique sur une possible issue à moins d'un retrait de Boïko Borissov".

"On retrouve le même schéma que dans d'autres pays d'Europe centrale: un ancien dirigeant qui s'accroche, alors que les autres partis refusent de s'allier à lui, sans toutefois avoir grand chose en commun par ailleurs".

L'intéressé a mis en garde contre de nouvelles élections. "Ce serait suicidaire, la plupart des gens réclament la fin de l'instabilité, a averti M. Borissov, venu voter en jeans.

Celui dont l'image "d'homme du peuple" a été ternie par des soupçons de corruption avait échoué à former un gouvernement faute d'alliés, à l'issue des dernières élections où il était arrivé premier.

Tout sourire et accompagné de son épouse canadienne, son rival Kiril Petkov a souhaité que la Bulgarie accède enfin à "la vie d'un pays européen normal" et que ses citoyens arrêtent d'émigrer.

Si ce vote n'est pas concluant, les Bulgares devront composer avec un nouveau gouvernement intérimaire nommé par le président Roumen Radev, lui-même farouchement opposé à l'envoi d'armement à l'Ukraine.

Un scénario qui a les faveurs des russophiles comme Mariana Valkova, 62 ans. "Tant Petkov que Borissov sont vraiment trop remontés contre Moscou. Dans ces conditions, je préfère qu'un gouvernement ne soit pas formé et que Radev reste aux manettes", témoigne cette cheffe de PME, nostalgique de l'URSS où elle a travaillé.

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