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International

Le séisme fait 35.000 morts, réunion du Conseil de Sécurité sur la Syrie

13/02/2023 22:06 © Afp

Le bilan du séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février a dépassé lundi les 35.000 morts, alors que le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit d'urgence à huis clos à New York pour discuter de la situation humanitaire en Syrie.

Lueur d'espoir une semaine après le désastre, des victimes continuaient d'être retrouvées vivantes dans les décombres en Turquie.

Mais le bilan du tremblement de terre de magnitude 7,8 ne cesse de s'alourdir et pourrait même "doubler" selon l'ONU: il s'élève lundi à 35.224 morts ### 31.643 morts dans le sud de la Turquie, selon l'Afad, organisme public turc de gestion des catastrophes, tandis que les autorités ont dénombré 3.581 morts en Syrie.

"72.663 personnes pourraient perdre leur vie tandis que 193.399 personnes pourraient être blessés", selon un rapport de l'association patronale Turkonfed publié lundi par les médias turcs.

Pour cette même association patronale, le coût économique du séisme pourrait atteindre "84,1 milliards de dollars", "en comparant ce séisme à celui qui a frappé la région de Marmara (nord-ouest) en 1999".

L'association considère que les dégâts les plus élevés seront en terme de logement (70,75 milliards de dollars), de perte de produit intérieur brut (10.4 milliard de dollar) et de perte de jour ouvrés (2,91 milliards de dollars).

Lors de la réunion à huis clos du Conseil de Sécurité, demandée par la Suisse et le Brésil chargés de ce dossier, le chef humanitaire de l'agence de l'ONU Martin Griffiths, qui s'est rendu sur le terrain en Turquie et en Syrie ce week-end, doit présenter une évaluation de la situation aux membres du Conseil.

Mais avant même cette réunion, son message était clair.

"Nous avons fait défaut aux gens du nord-ouest de la Syrie", a-t-il reconnu sur Twitter. "Ils se sentent à juste titre abandonnés" en voyant que l'aide humanitaire n'arrive pas, et il faut "corriger cet échec au plus vite".

"Nous devons ouvrir plus de points de passage et apporter de l'aide plus vite", a-t-il ajouté.

Bab-al Hawa, dans le nord-ouest de la Syrie, reste le seul point de passage opérationnel à partir de la Turquie vers les zones rebelles, elles aussi ravagées par le séisme.

Des camions, avec à leur bord de quoi confectionner des abris d'urgence à l'aide de bâches en plastique, ainsi que des couvertures, des matelas, des cordes ou encore des vis et des clous, ont franchi la frontière. Une aide insuffisante, a admis l'ONU.

"Je n'ai rien pu faire", dit Abdelbaset Khalil, un infirmier anesthésiste syrien de la ville de Harim, dans la province d'Idlib tenue par les rebelles et frontalière de la Turquie, dont l'épouse et les deux filles ont été tuées dans le séisme alors qu'il se trouvait déjà au travail.

Abdelbaset Khalil a appris la disparition de toute sa famille tout en recevant des centaines de blessés à l'hôpital: il a alors choisi de travailler jusqu'à épuisement. "C'est comme si ce premier jour avait duré pour moi 50 ans", dit-il.

Le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus a rencontré le président syrien Bachar al-Assad dimanche à Damas, assurant que ce dernier s'était montré prêt à envisager l'ouverture de nouveaux points de passage pour acheminer l'aide aux zones rebelles.

Selon un responsable du ministère syrien des Transports Suleiman Khalil, 62 avions chargés d'aide ont jusqu'à présent atterri en Syrie et d'autres sont attendus dans les heures et les jours à venir, en provenance en particulier d'Arabie saoudite.

Dans le sud de la Turquie, où l'aide afflue désormais, les sauveteurs ont extrait de nouveaux survivants des décombres.

Ces sauvetages sont inespérés car ils sont intervenus bien au-delà de la période cruciale des 72 heures après la catastrophe.

Au cours de la nuit de dimanche à lundi, sept personnes ont été dégagées vivantes en Turquie, selon la presse, dont un enfant de trois ans à Kahramanmaras et une femme de 60 ans à Besni. Une autre, de 40 ans, a aussi été sauvée au bout de 170 heures à Gaziantep.

Un membre d'une équipe de secouristes britanniques a diffusé dimanche une vidéo sur Twitter montrant un secouriste emprunter un tunnel creusé dans les ruines de cette même ville et en ressortir une personnes bloquée pendant cinq jours.

Au total, plus de 34.000 personnes travaillent encore à la recherche de survivants, a souligné le vice-président turc Fuat Oktay.

Mais les centaines de milliers de sans-abris doivent devenir désormais la priorité.

Quelque 1,2 million de personnes ont été logées dans des résidences pour étudiants et 400.000 évacuées, a ajouté Fuat Oktay.

Forte présence policière

A Antakya, l'Antioche de l'Antiquité grecque, après les trois ou quatre premiers jours d’abandon, les secours sont désormais organisés.

A Kahramanmaras, à l'épicentre du tremblement de terre, 30.000 tentes ont été dressées, tandis que 48.000 personnes sont hébergées dans les écoles et 11.500 dans des salles de sport, a fait savoir le ministre de l'Intérieur Suleyman Soylu.

Une forte présence policière et militaire est dorénavant visible, les autorités précisant qu’il s’agit d’empêcher les pillages, après des incidents ce week-end.

Désormais, d'après les équipes de l’AFP, à Antakya comme à Kahramanmaras, l’aide afflue.

Des lieux de culte dévastés -

Dans le même temps, les opérations de recherche ont pris fin à Şanlıurfa, Kilis, Osmaniye et Adana, selon les médias turcs.

En revanche, a noté le ministre de l'Intérieur, elles se poursuivent en 308 endroits à Kahramanmaras.

Le séisme a aussi réduit en poussière d'importants lieux de culte.

A Antakya, Havva Pamukcu, une fidèle de la mosquée Habib-I Nejjar, n'en revient pas. "Cet endroit signifie beaucoup pour nous", soupire-t-elle.

L'église orthodoxe y a connu le même sort, constate Sertac Paul Bozkurt, membre du conseil administrant ce lieu de culte. "Tous ses murs se sont écroulés", déplore-t-il.

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