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International

Antony Blinken plaide pour le "calme" entre Israéliens et Palestiniens

30/01/2023 14:28 © Afp

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a appelé lundi au Caire Israéliens et Palestiniens au "calme" et à "la désescalade", peu avant de se rendre à Jérusalem et Ramallah.

Cette visite, prévue de longue date, a pris une tournure différente avec une nouvelle spirale de violences israélo-palestiniennes.

"Nous appelons toutes les parties au calme et à apaiser les tensions", a lancé M. Blinken lors d'une conférence de presse aux côtés de son homologue égyptien Sameh Choukri qui a plaidé pour "une solution juste" au conflit israélo-palestinien plus que jamais dans l'impasse.

L'Egypte, sa diplomatie et surtout ses services de renseignement, sont régulièrement sollicités pour intervenir dans la question palestinienne: premier pays arabe à avoir signé la paix avec Israël en 1979, et Etat voisin de la bande de Gaza sous blocus israélien depuis plus de 15 ans, l'Egypte reçoit tout autant les chefs de gouvernement israéliens que les dirigeants des différents partis palestiniens.

De nouveau, la présidence égyptienne a assuré que "l'Egypte avait mené ces derniers jours des efforts pour tenter de contrôler la flambée de tensions".

Craintes d'un engrenage

Car une nouvelle fois, les morts côté palestinien comme israélien se multiplient ces derniers jours: attentats, fusillades, raids aériens et mesures punitives ne cessent de se répondre malgré les appels internationaux à la "retenue".

Dans la foulée d'attaques anti-israéliennes, le gouvernement de Benjamin Netanyahu, le plus à droite de l'histoire d'Israël, a annoncé des mesures visant à punir les proches des auteurs d'attentats.

Dimanche, les forces israéliennes ont mis sous scellés la maison de la famille d'un Palestinien qui a tué six Israéliens et une Ukrainienne vendredi à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la Ville sainte occupée par Israël, en vue de la détruire. La maison d'un Palestinien qui a blessé samedi deux Israéliens, un père et son fils, également à Jérusalem-Est, devait être aussi mise sous scellés.

Des gardes israéliens ont tué dimanche un Palestinien en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Lundi, les forces israéliennes ont tué un Palestinien à Hébron en Cisjordanie, selon les autorités palestiniennes.

Les attaques anti-israéliennes ont eu lieu après un raid israélien le plus meurtrier depuis des années en Cisjordanie avec dix Palestiniens tués à Jénine, suivi de tirs de roquettes de Gaza vers Israël et de frappes israéliennes de représailles.

Ces violences font craindre un nouvel engrenage et M. Blinken doit de nouveau réitérer l'appel américain à la retenue lundi auprès de M. Netanyahu puis auprès du président palestinien Mahmoud Abbas.

Droits humains

Si les Etats-Unis et l'Egypte, l'un des principaux bénéficiaires de l'aide militaire américaine, sont des acteurs diplomatiques de poids, il n'en reste pas moins que pour les experts, la marge de manoeuvre de M. Blinken paraît limitée.

Washington a condamné une attaque "épouvantable" à Jérusalem-Est et M. Blinken va enjoindre MM. Netanyahu et Abbas à "prendre urgemment des mesures en vue d'une désescalade" selon le département d'Etat.

Mais, en privé, des responsables américains ne cachent pas leur frustration face à l'escalade et l'impasse dans laquelle se trouve le conflit israélo-palestinien.

Si peu d'avancées sont attendues sur le front de la désescalade, Washington tente surtout de renouer avec M. Netanyahu, selon les analystes.

Des responsables se sont récemment succédé à Jérusalem et certains experts évoquent une possible venue de M. Netanyahu à la Maison Blanche dès février.

Sur le front diplomatique égyptien, M. Blinken a assuré à M. Choukri le soutien des Etats-Unis pour une solution diplomatique à la dispute entre l'Egypte, le Soudan et l'Ethiopie autour du méga-barrage d'Addis Abeba sur le Nil.

Ce soutien américain intervient après une déclaration surprise, du chef de facto du Soudan, le général putschiste Abdel Fattah al-Burhane, qui s'est dit la semaine dernière "d'accord sur tous les points" avec l'Ethiopie, semblant retirer son soutien à l'Egypte dans le dossier du barrage.

M. Blinken a également évoqué l'impasse politique au Soudan, où les civils peinent à revenir au gouvernement, et en Libye où il a dit vouloir voir des élections rapidement.

Et il est revenu sur la question des droits humains en Egypte, un dossier sur lequel le président Joe Biden promettait l'intransigeance au début de son mandat.

M. Blinken a ainsi dit espérer la libération des plus de 60.000 détenus politiques dans le pays et l'ouverture du "dialogue national" promis depuis près d'un an par le pouvoir.

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