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Pérou: grande manifestation attendue à Lima sous important contingent policier

19/01/2023 19:07 © Afp

Des milliers de manifestants venus des Andes s'apprêtaient à participer jeudi après-midi à Lima à un grand rassemblement, pour réclamer la démission de la présidente péruvienne Dina Boluarte, un cortège dans la capitale sous la surveillance de près de 12.000 policiers.

"La police est en état d'alerte maximale. Nous avons 11.800 policiers dans les rues pour le contrôle des émeutes. Nous avons plus de 120 fourgons et 49 véhicules militaires, et aussi la participation des forces armées", a déclaré le général Victor Zanabria, chef de la région de police de Lima.

Plusieurs statues et monuments du centre de Lima étaient déjà enveloppés sous des bâches en plastique pour les protéger d'éventuelles dégradations.

Mercredi, une femme de 35 ans a été tuée et un homme de 30 ans a été gravement blessé, lors de heurts entre manifestants et policiers à Macusani, dans le sud du Pérou, portant à 43 le nombre de morts depuis le début de la crise le 7 décembre.

Selon les médias locaux qui ont diffusé des images, le commissariat de la ville a été brûlé lors de ces heurts.

Les policiers du poste ont été secourus par hélicoptère, a rapporté la chaîne de télévision Canal-N sans diffuser d'images.

"Prendre Lima"

Les groupes protestataires qui réclament le départ de la présidente Dina Boluarte et de nouvelles élections au Pérou ont appelé à une grève à travers le pays, mais surtout à un grand rassemblement à Lima vers où ont convergé des milliers de paysans andins ces derniers jours.

Ils espèrent "prendre Lima" et frapper les esprits.

"A Lima, la lutte aura plus de poids. Quand ils nous répriment dans nos régions, personne n'en parle", estime Abdon Félix Flores Huaman, un paysan de 30 ans qui se dit prêt "à donner sa vie". Il est parti dimanche d'Andahuaylas, épicentre des manifestations en décembre, pour arriver à Lima mardi.

Il était pour le moment impossible, malgré les annonces des uns et autres, de connaître l'ampleur de cette mobilisation et de savoir combien de personnes sont arrivées à Lima.

Mercredi soir, avant l'annonce du décès à Macusani, le secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Pérou (CGTP), auteur de l'appel à la grève, a souligné lors d'une conférence de presse: "La lutte du peuple péruvien ne se terminera pas demain, la lutte continuera si Dina Boluarte n'écoute pas le peuple et agit avec arrogance".

"Grève civique populaire"

"C'est une grève civique populaire nationale avec des mobilisations pacifiques des organisations des différentes régions, en évitant tout acte de vandalisme", a assuré M. Lopez.

"Il s'agit d'une mobilisation démocratique de citoyens venus de province mais aussi d'ici de Lima. Ils exigent la démission immédiate de Dina Boluarte, la convocation de nouvelles élections en 2023 et la dissolution du Congrès", a-t-il ajouté.

Alors que le gouvernement a décrété dimanche l'état d'urgence pour 30 jours à Lima, Cuzco, Callao et justement Puno (où se trouve Macusani), le leader syndical a précisé que les organisateurs n'avaient pas sollicité d'autorisation.

"Il n'y a pas d'autorisation de la police, on ne demande jamais d'autorisation pour une manifestation sociale, ce n'est pas une obligation", a-t-il assuré alors que l'état d'urgence, qui permet à l'armée d'intervenir pour maintenir l'ordre, suspend aussi les libertés de réunion et de circulation.

Les troubles ont éclaté après la destitution et l'arrestation le 7 décembre du président de gauche Pedro Castillo, accusé d'avoir tenté de perpétrer un coup d'Etat en voulant dissoudre le Parlement qui s'apprêtait à le chasser du pouvoir.

La crise est aussi le reflet de l'énorme fossé entre la capitale et les provinces pauvres qui soutenaient le président Castillo, d'origine amérindienne, et voyaient son élection comme une forme de revanche sur le mépris de Lima.

La présidente Boluarte a elle appelé au calme lundi: "Nous savons qu'ils veulent +prendre+ Lima au vu de tout ce qui sort sur les réseaux. Qu'ils prennent Lima, oui, mais dans la paix et le calme".

Mme Boluarte, qui était la vice-présidente de M. Castillo, lui a succédé conformément à la Constitution. Elle est issue du même parti que lui mais les manifestants voient en elle une "traîtresse".

Mercredi soir, plusieurs petites manifestations ont eu lieu à Lima.

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