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International

Congrès de l'ANC: le président sud-africain résolu à rester au pouvoir

17/12/2022 14:41 © Afp

Le président sud-africain, qui jouit du soutien officiel du parti au pouvoir malgré un scandale, s'est montré résolu à rester en place lors du congrès décisif de l'ANC qui doit choisir au cours du week-end son prochain dirigeant et probable futur chef d'Etat.

Cyril Ramaphosa, 70 ans, a de bonnes chances de décrocher un second mandat: il est placé favori pour rester à la tête du Congrès national africain (ANC), qui désigne les présidents sud-africains depuis l'avènement de la démocratie dans le pays il y a 28 ans.

Il a clairement fait passer le message, dans un discours fleuve vendredi à l'ouverture de la conférence, évoquant les défis à relever ainsi que les succès de son premier mandat et inscrivant d'emblée son action dans la continuité.

Tout en concédant: les Sud-Africains "attendent de nous que nous ayons le courage et l'honnêteté de reconnaître nos défaillances et de les corriger".

Trente ans après la fin de l'apartheid, le pays est en proie à des taux élevés de chômage et de criminalité, une pauvreté et des inégalités toujours croissantes, et des coupures de courant qui battent des records avec l'aggravation de la crise énergétique.

Quelque 4.500 représentants de l'ANC venus des neuf provinces d'Afrique du Sud, réunis dans un centre de conférence de la banlieue de Johannesburg, doivent procéder au vote déterminant en vue des élections générales de 2024.

La conférence qui doit durer cinq jours a déjà accumulé d'importants retards. Mais "le vote aura lieu aujourd'hui (samedi), sauf contretemps", a assuré en matinée à l'AFP un porte-parole du parti, Amos Phago.

Le seul rival de M. Ramaphosa pour l'instant est son ancien ministre de la Santé, Zweli Mkhize, 66 ans, placé loin derrière.

Pas d'alternative

M. Ramaphosa attaque cette échéance, cruciale pour son avenir politique, tout juste après avoir échappé à une procédure de destitution.

Le chef d'Etat, également richissime homme d'affaires, est accusé d'avoir tenté de dissimuler le vol en 2020 de liasses de dollars, cachées sous les coussins d'un canapé, dans son luxueux domaine de Phala Phala (Nord-Est). Une enquête est en cours, le président n'est pas inculpé à ce stade.

La menace d'un départ forcé a été déjouée par l'ANC majoritaire au Parlement, qui a appelé ses députés à "suivre la ligne" et rejeter la procédure. En perte de terrain dans les urnes depuis dix ans et sans alternative crédible, le parti a renforcé les chances de Cyril Ramaphosa de conserver le pouvoir.

En dépit du scandale, ce dernier reste populaire. Et pour le parti passé pour la première fois sous les 50% lors d'élections locales l'an dernier, il représente son meilleur atout pour 2024.

Plusieurs dizaines de délégués, principalement des partisans de l'ex-président Jacob Zuma (2009-2018), ont scandé pendant son discours des slogans réclamant le changement, en tapant sur leurs tables. "Faisons preuve de discipline, de conscience politique", leur a enjoint M. Ramaphosa.

Des caméras ont saisi plus tard M. Ramaphosa riant et échangeant des poignées de mains avec son prédécesseur et ennemi en politique, M. Zuma.

Mais même les plus furieux détracteurs du président le reconnaissent: "Ramaphosa va gagner, nous le savons", dit Thami Chamane, 30 ans, délégué de la province du KwaZulu-Natal.

"Mais à cause du scandale de Phala Phala, il doit se retirer", estime-t-il, ajoutant qu'il donnera, même seulement symboliquement, sa voix au concurrent du président.

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