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International

Géorgie: l'ex-président emprisonné Saakachvili de nouveau en grève de la faim

14/12/2022 17:01 © Afp

L'opposant et ex-président géorgien Mikheïl Saakachvili, qui purge une peine de prison à l'hôpital, a annoncé mercredi cesser de s'alimenter, réclamant de participer à une audience sur sa demande de libération pour raison de santé.

"Mikheïl Saakachvili a entamé une grève de la faim, réclamant à être autorisé à participer aux audiences par visioconférence" depuis l'hôpital où il est soigné sous bonne garde depuis plusieurs mois, a déclaré à l'AFP l'avocat Dito Sadzaglichvili.

La semaine dernière, l'équipe juridique de l'ancien dirigeant géorgien a diffusé un rapport médical affirmant que Mikheïl Saakachvili avait été "empoisonné" aux métaux lourds en prison en Géorgie et risquait la mort s'il n'était pas correctement soigné.

Âgé de 54 ans, M. Saakachvili, qui est également le meneur de l'opposition dans ce pays du Caucase, a été transféré à l'hôpital fin 2021, après une grève de la faim de 50 jours observée pour protester contre son incarcération pour "abus de pouvoir", qu'il dénonce comme politiquement motivée.

Dans un rapport rendu public par ses avocats, le toxicologue américain David Smith affirme que des "tests ont révélé la présence de métaux lourds" dans l'organisme de l'ancien chef de l'Etat et que les symptômes qu'il présente "sont le résultat d'un empoisonnement aux métaux lourds".

"Avec un degré raisonnable de certitude médicale", ces agents toxiques, parmi lesquels du mercure et de l'arsenic, sont apparus dans l'organisme de M. Saakachvili après son emprisonnement, a ajouté M. Smith dans ce rapport.

Selon les auteurs du texte daté du 28 novembre, l'intéressé reçoit un traitement médical qui lui est néfaste sans surveillance appropriée.

Selon Tengiz Tsouladzé, membre d'un conseil de médecins mis en place par le médiateur des droits géorgien, M. Saakachvili a "perdu plus de 40 kilos" pendant sa détention.

"Vengeance politique"

En octobre, le Conseil de l'Europe avait appelé à sa libération et dit le considérer comme un "prisonnier politique". L'ONG Amnesty International a qualifié le traitement réservé à M. Saakachvili de "vengeance politique apparente".

Les autorités géorgiennes ont, elles, assuré que Mikheïl Saakachvili bénéficiait de tous les soins nécessaires, la présidente Salomé Zourabichvili déclarant qu'il revenait à la justice de décider s'il devait être remis en liberté pour raisons de santé.

Les avocats de M. Saakachvili ont demandé à la justice de le libérer pour ces raisons, mais l'audience du tribunal censée examiner cette demande a été reportée mercredi après l'échec des autorités à organiser une visioconférence avec l'hôpital.

A la tête de la Géorgie de 2004 à 2013, Mikheïl Saakachvili était président lors d'une guerre à l'été 2008 avec la Russie qui s'était soldée sur une rapide défaite géorgienne. Il a passé huit ans en exil, notamment aux Etats-Unis et en Ukraine, où sa carrière avait connu un second souffle.

Il avait été nommé en 2015 à la tête de la région ukrainienne stratégique d'Odessa, avant de se fâcher avec le président de l'époque, Petro Porochenko, et d'organiser des protestations contre lui.

Déchu de sa nationalité ukrainienne alors qu'il se trouvait à l'étranger, M. Saakachvili n'avait pas hésité à forcer à pied la frontière ukrainienne depuis la Pologne, entouré d'une foule de partisans, avant d'être expulsé.

L'actuel président ukrainien Volodymyr Zelensky lui avait rendu son passeport ukrainien, puis l'avait nommé en 2020 responsable d'une agence chargée de réformes qui n'avait pas eu de succès notables.

Rentré clandestinement en Géorgie avant des élections locales début octobre 2021, Mikheïl Saakachvili avait été immédiatement arrêté pour purger une peine de six ans de prison pour "abus de pouvoir" décidée par contumace en 2018.

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