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Electricité cet hiver: un "risque de tension" sur le réseau, "maîtrisable" avec des économies

14/09/2022 09:29 © Moov

"Le risque de tension" sur le réseau électrique cet hiver est "accru", mais reste "maîtrisable grâce à une forte mobilisation" en faveur d’économies d’énergie, a martelé mercredi le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE), avant les annonces du gouvernement sur d'éventuelles augmentations de tarifs et l'évolution du bouclier tarifaire.
"Nous faisons face en France et en Europe à une situation exceptionnelle", a reconnu le président de RTE, Xavier Piechaczyk, en présentant ses perspectives hivernales pour le réseau électrique.
Selon le gestionnaire, un "risque de coupure ne peut pas être totalement exclu", mais "il pourrait être évité en baissant la consommation nationale de 1 à 5% dans la majorité des cas, et jusqu’à 15% dans les situations météorologiques les plus extrêmes".
"En aucun cas, la France ne court un risque de +black-out+", c'est-à-dire "la perte de contrôle totale du système électrique", a tenu à rassurer RTE, alors que la France est touchée comme le reste de l'Europe par une crise énergétique inédite depuis des décennies.
Mais face à une situation "dégradée" en France pour la production d'électricité, le gestionnaire du réseau électrique a exceptionnellement avancé la période de "vigilance" qui commencera dès l'automne et portera notamment sur novembre et décembre.
Pour réaliser ces prévisions anticipées, RTE a établi trois scénarios de sécurité énergétique ("intermédiaire", "haut", "dégradé"), en fonction des aléas météos et d'un lot d'incertitudes tenant aux capacités nucléaires de la France et à la crise gazière.
Dans "la très grande majorité des situations", RTE n'envisage que "quelques signaux Ecowatt rouge sur les 6 mois de l'hiver". Créé en 2020, ce dispositif aussi surnommé "météo de l'électricité" permet aux usagers, particuliers comme entreprises et collectivités, d'être alertés en cas de tensions sur le réseau électrique et d'adapter leur consommation par des "éco-gestes".
Concrètement, il s'agit de baisser ou reporter la consommation de chauffage, d'éclairage ou de cuisson, notamment lors des pics de consommation, le matin entre 8H00 et 13H00 et le soir entre 18H00 et 20H00.

# Quelle hausse tarifaire ?

Dans le contexte de la crise énergétique qui touche l'Europe sur fond de tarissement du gaz russe, la situation de la France se retrouve en effet fragilisée en raison d'une production électrique nucléaire au plus bas, liée à des travaux ou des problèmes de corrosion sur la moitié de ses 56 réacteurs nucléaires. Et la France ne peut guère compter sur une production hydraulique amoindrie en raison de la sécheresse.
Ce "niveau de risque élevé" sur la production électrique ne saurait toutefois "justifier" la flambée des prix de l'énergie sur les marchés à terme, estime RTE en dénonçant "une prime de risque" très coûteuse pour la France. 
De son côté, le gestionnaire de réseau de transport de gaz GRTGaz présentait à son tour en début d'après-midi mercredi son scénario hivernal pour l'approvisionnement en gaz.
"La France doit économiser dès "maintenant" pour le cas d'un hiver très froid, a prôné GRTGaz, en annonçant également que des exportations de gaz vont commencer dès "mi-octobre" de la France vers l'Allemagne.
Face à la flambée des coûts de l'électricité et du gaz sur les marchés, la Première ministre Elisabeth Borne, entourée des ministres de l'Economie Bruno Le Maire et de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher doit annoncer à 15H30 les nouveaux contours du bouclier tarifaire pour 2023.
En 2022, la hausse sur les tarifs d'électricité pour les particuliers avait été bloquée par le gouvernement à 4%, et les tarifs du gaz gelés au niveau d'octobre 2021.
Le gouvernement, qui prépare son projet de budget pour 2023, a promis que la hausse des prix du gaz et de l'électricité resterait "contenue" pour les consommateurs après l'expiration de ce bouclier au 31 décembre 2022. La question est de savoir quelle sera la hausse tarifaire appliquée, et le niveau de protection accordé aux Français.
Selon Bercy contacté par l'AFP, "certains seront aidés pour payer les augmentations", qui devraient être annoncées dans la journée.
"S’il n’y avait pas de bouclier tarifaire, ça serait 180 euros de plus à la rentrée sur la facture de gaz pour les Français et 120 euros sur la facture d’électricité", a indiqué le ministre de l'Economie Bruno Le Maire mercredi matin sur Cnews.

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