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Le président doit-il rester ou partir? Le Mexique vote aussi

10/04/2022 21:06 © Moov

Le président doit-il rester ou partir? Le Mexique vote aussi

Quelque 93 millions de Mexicains votent dimanche sur la poursuite du mandat de leur président Andres Manuel Lopez Obrador, qui a pris l'initiative de cette "consultation révocatoire" sans précédent, dénoncée par l'opposition comme une manoeuvre "populiste".

Elu pour six ans en 2018, le président de gauche nationaliste, 68 ans, a souhaité donner au "peuple" le droit de révoquer son mandat unique avant la date-butoir de 2024, sur le modèle d'autre pays latino-américains comme le Venezuela.

Mais AMLOses initiales et son prénom# sait que près de 60% des Mexicains soutiennent sa politique de rupture avec l'ordre néolibéral de ses prédécesseurs, d'après les enquêtes d'opinion.

"Que personne n'oublie que c'est le peuple qui commande (...) parce que le peuple est souverain", a-t-il déclaré en votant dimanche matin à Mexico à l'ouverture des quelque 57.000 bureaux de vote du pays.

Les Mexicains doivent répondre à la question: "Etes-vous d'acord pour révoquer le mandat du président pour perte de confiance, ou pour qu'il continue à la présidence de la République jusqu'à la fin de son terme?" 

Le bloc d'opposition # PAN, de droite, PRD, de gauche, et l'ancien parti-Etat du PRI # a pris le parti de l'abstention, en dénonçant un "exercice populiste". 

Des opposants soupçonnent AMLO de vouloir s'appuyer sur un plébiscite pour envisager une réélection, un tabou politique au Mexique depuis le "Porfiriato" : le président Porfirio Diazun dictateur pour certains historiens# était resté au pouvoir pendant près de 30 ans de 1884 à 1911, avant son exil et sa mort à Paris. 

La Constitution mexicaine ne prévoit qu'un "sexenio" (mandat unique de six ans).

# Participation

Des dizaines d'électeurs se pressaient dans les bureaux de vote à l'ouverture, a constaté l'AFP. Le triomphe annoncé du "oui" connaît cependant une limite : 40% des électeurs doivent se déplacer pour que le résultat ait une valeur juridique contraignante. 

Un institut de sondage # Integralia # prévoit une participation de l'ordre de 14,8%.

Moins de 8% des Mexicains s'étaient déplacés en août pour un précédent référendum sur d'éventuelles poursuites judiciaires envers plusieurs prédécesseurs du chef de l'Etat. 

Proche d'AMLO, le journaliste-écrivain Pedro Miguel votera "oui" en espérant que la "consultation" de dimanche "donne à la société un instrument de contrôle du pouvoir politique", confie-t-il à l'AFP.

Mayra Marruenda, 29 ans, pense s'abstenir. "En vérité, je crois qu'il nous a tous déçus. Je pense que c'est un jeu, une manipulation, et je ne pense pas y participer". 

La campagne a été relativement calme, avec quelques affiches en faveur du président de la République : "AMLO, tu n'es pas seul!".

La maire de Mexico Claudia Sheinbaum, possible dauphine du président en 2024, a participé mercredi soir à un rassemblement de plusieurs milliers de personnes en faveur de la consultation.

Quelques centaines de personne ont manifesté contre il y a une semaine.

La "consultation révocatoire" a été intégrée à la Constitution en 2019 peu après l'arrivée au pouvoir en décembre 2018 d'Andres Manuel Lopez Obrador, qui a lancé depuis d'autres projets emblématiques.

Le Parlement examine en commission ces jours-ci une réforme du secteur de l'électricité qui veut renforcer l'entreprise publique CFE et revenir sur la libéralisation du secteur en 2013. Les Etats-Unis dénoncent un danger pour leurs investisseurs et agite la menace de "litiges sans fin" dans le cadre du traité de libre-échange d'Amérique du Nord.

AMLO a également confié à l'armée la gestion des grands chantiers comme un train touristique Maya, contre lequel des défenseurs de l'environnement multiplient les recours en justice.

En trois ans, le gouvernement d'AMLO a considérablement augmenté le salaire minimum, tout en maintenant une politique d'austérité budgétaire en pleine pandémie qui a fait près de 325.000 morts. Le Mexique a été l'un des seuls grands pays à maintenir ses frontières ouvertes, sans restriction.

Le Mexique a condamné l'invasion russe de l'Ukraine, mais le chef de l'Etat a déclaré qu'il n'allait prendre "aucune représaille de type économique" envers Moscou, en s'opposant "à la censure des médias de Russie".

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