Xi Jinping entame un marathon diplomatique avant d'ouvrir les JO de Pékin
Xi Jinping entame un marathon diplomatique avant d'ouvrir les JO de Pékin
Tapis rouge avant les festivités: Xi Jinping accueille vendredi à Pékin son "ami" russe Vladimir Poutine pour un rare tête-à-tête diplomatique en période d'épidémie, à quelques heures du début des JO d'hiver.
Le président chinois n'a pas quitté son pays depuis janvier 2020, quand la Chine recensait avec effroi ses premiers morts du Covid-19 et confinait la ville de Wuhan (centre), où le virus avait été découvert quelques semaines plus tôt.
La dernière rencontre connue de Xi Jinping avec un dirigeant étranger remonte à près de deux ans lors de la venue en Chine du président du Pakistan.
Xi Jinping a néanmoins participé depuis à moult rencontres internationales en visioconférence. Il a également reçu la semaine dernière le patron du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach.
A l'occasion des Jeux qui débutent à 20h00 heure locale (12h00 GMT), le président chinois s'apprête à recevoir plusieurs dirigeants, dont M. Poutine, au centre de l'attention mondiale du fait des craintes d'invasion russe en Ukraine.
Les Occidentaux, pointant les quelque 100.000 militaires russes déployés depuis des semaines à la frontière de son voisin pro-occidental, accusent le Kremlin de vouloir déclencher une invasion de l'Ukraine, .
La Russie dément et affirme vouloir seulement garantir sa sécurité, alors que Washington prévoit d'envoyer 3.000 militaires en renfort en Europe de l'est.
# "Vision commune"
Le président russe est arrivé à Pékin en début d'après-midi et doit s'entretenir dans les prochaines heures avec Xi Jinping, selon la télévision publique CCTV.
Lors de leur rencontre, les deux hommes vont souligner leur "vision commune" en matière de sécurité internationale, avait indiqué mercredi le Kremlin, revendiquant le soutien chinois dans la crise ukrainienne.
Pour sa sécurité, Moscou exige notamment que l'Otan s'engage à refuser une adhésion de l'Ukraine, une demande que rejettent les Occidentaux.
Fin janvier, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, avait défendu les "préoccupations raisonnables" de la Russie pour sa sécurité, lors d'un échange téléphonique avec son homologue américain Antony Blinken au sujet de l'Ukraine.
Vladimir Poutine loue régulièrement la relation de son pays avec la Chine et entretient des liens étroits avec le président Xi Jinping, son "cher ami".
Mais les deux alliés ne se sont pas vus en tête-à-tête depuis le début de la pandémie.
Plusieurs pays occidentaux, Etats-Unis en tête, ont décidé de snober les JO de Pékin pour dénoncer les violations des droits de l'Homme en Chine, notamment dans la région du Xinjiang (nord-ouest) où vit la minorité musulmane ouïghoure.
En vertu de ce "boycott diplomatique", les Américains et quelques-uns de leurs alliés n'enverront aucun responsable à Pékin pour assister à la cérémonie d'ouverture. Leurs athlètes en revanche participeront bien aux compétitions.
# Banquet et bulle sanitaire
Dans une tribune publiée jeudi par l'agence Chine nouvelle, M. Poutine en personne a dénoncé sans les nommer les Etats-Unis et leur "tentative de mélanger sport et politique au profit de leurs intérêts égoïstes".
Sans revendiquer un boycott, beaucoup de pays ont invoqué la pandémie pour ne pas envoyer de chef d'Etat à Pékin.
Faute de têtes d'affiche occidentales, le pouvoir chinois se rattrape avec une liste de dirigeants amis, dont certains en délicatesse avec Washington ou les droits de l'Homme.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane font partie de la vingtaine de dirigeants présents.
Le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, est également attendu, dans la foulée d'émeutes sanglantes réprimées avec l'aide de Moscou et l'approbation de la Chine.
Les invités auront droit à un banquet de bienvenue avant la cérémonie d'ouverture, selon CCTV.
Le protocole sanitaire entourant la visite des dirigeants étrangers n'est pas connu, alors que les JO se déroulent dans une bulle sanitaire d'où sportifs, encadrements et journalistes ne peuvent sortir.