Assemblée Générale d’Africa50 : investir dans les énergies renouvelables pour le futur de l’Afrique
Madagascar a été l’hôte de l’Assemblée Générale des actionnaires d’Africa50, le 19 septembre 2024. L’événement, qui s'est déroulé au Centre de Conférences International Ivato (CCI), a réuni des représentants de trente pays membres et de nombreuses personnalités de haut rang. La transition énergétique et le développement des énergies renouvelables en Afrique ont été au cœur des débats.
Africa50 est une plateforme d’investissement créée par des gouvernements africains et la Banque Africaine de Développement (BAD) pour combler le déficit de financement des infrastructures sur le continent. La mission de l’organisation est de mobiliser des financements publics et privés pour soutenir des projets d'infrastructures à fort impact, notamment dans les secteurs de l'énergie, des transports et des infrastructures numériques.
Transition énergétique
Lors de son discours d'ouverture, le Président de la BAD, Dr. Akinwumi A. Adesina, a rappelé que l'Afrique nécessite entre 130 et 170 milliards de dollars chaque année pour financer ses infrastructures, ainsi que 277 milliards supplémentaires pour lutter contre le changement climatique. Il a salué les efforts d’Africa50 dans la levée de capitaux et a encouragé de nouveaux investissements pour soutenir la croissance du continent. Le Président malgache, Andry Rajoelina, quant à lui, a exprimé la fierté de Madagascar de jouer un rôle clé dans le développement des énergies renouvelables en Afrique. Il a mis en avant le potentiel hydroélectrique de la Grande Île, citant plusieurs projets en cours tels que les centrales hydroélectriques de Mahavolo (300 MW), Antetezambato (140 MW) et Sahofika (192 MW). Selon le Chef de l’État, ces projets sont essentiels pour doubler, voire tripler, la capacité de production énergétique du pays. Andry Rajoelina a également souligné l'urgence de la transition énergétique pour Madagascar, où la production d’énergie thermique coûteuse freine l'industrialisation. « L'énergie est la clé de l'industrialisation de Madagascar », a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité d’optimiser les investissements dans des sources d’énergie plus durables.
Deux signatures
Le projet de construction de la centrale hydroélectrique de Volobe, d'une capacité de 120 MW, a été mis en lumière lors de l’Assemblée. Deux signatures importantes ont eu lieu : un don de 2 millions de dollars de l'US International Development Finance Corporation, ainsi qu'une lettre d'intention de soutien de l'Union Européenne. Ce projet, qui devrait accroître de 20 % la capacité énergétique de Madagascar, permettra à près de deux millions de Malgaches d'accéder à une électricité fiable et abordable. Le projet Volobe est aussi perçu comme un levier économique important pour Madagascar, en réduisant la dépendance aux coûteuses centrales diesel et en générant des économies significatives pour la JIRAMA.
Par ailleurs, Un panel de discussion s’est tenu autour des « Solutions de financement innovantes pour la transition énergétique de l’Afrique ». Parmi les intervenants, Hassanein Hiridjee, CEO du groupe Axian, a insisté sur l’importance de la volonté politique et d’un cadre réglementaire clair pour attirer les financements. « Nous avons les projets, les ressources et le potentiel. Ce dont nous avons le plus besoin, c’est d’une volonté politique forte », a-t-il déclaré.
L’Assemblée Générale d’Africa50 a souligné l’importance de la coopération internationale et régionale pour répondre aux défis énergétiques et environnementaux. Alors que l'Afrique doit simultanément se développer économiquement et faire face aux conséquences du changement climatique, la transition vers des énergies renouvelables apparaît comme une priorité incontournable.
