Jeunes diplômés et chômage : repenser l'adéquation formation-travail à Madagascar

Adaptation aux réalités du marché

Lors de cette visite de courtoisie, M. Frederick MUIA a félicité la ministre pour sa récente nomination et a souligné l'importance de renforcer la collaboration entre l'OIT et le MESUPRES. Les discussions se sont concentrées sur la nécessité de trouver des solutions concrètes pour aligner les compétences des diplômés malgaches avec les besoins des entreprises et du marché du travail, un enjeu crucial pour améliorer l'employabilité des jeunes. En effet, le chômage des jeunes à Madagascar est étroitement lié à l'inadéquation entre les programmes de formation et les exigences des secteurs d'activité. Malgré l'augmentation du nombre de diplômés, les opportunités d'emploi ne correspondent souvent pas à leurs qualifications, ce qui engendre une forte demande d’emplois non pourvue. Le gouvernement a fait du développement du capital humain une priorité, mais il reste nécessaire d’adapter les formations aux réalités du marché.

Coopération avec l’OIT

Selon les données du troisième recensement général de la population (RGPH-3), 72,6 % de la population malgache est constituée de jeunes, soit environ 18,6 millions de personnes. Le ministère du Travail estime que chaque année, 100 000 jeunes arrivent sur le marché du travail, mais seuls 34 000 postes sont disponibles. Ce déséquilibre contribue à l'augmentation du taux de chômage chez les jeunes, les contraignant parfois à accepter des emplois qui ne correspondent pas à leur formation. L’OIT dispose d’un programme international visant à aider les pays à mieux aligner leurs systèmes éducatifs avec les besoins du marché. Lors de la rencontre avec la ministre, il a été question d'explorer cette voie pour Madagascar. Cette coopération pourrait inclure des initiatives telles que l'amélioration des formations professionnelles, l'encouragement de l'alternance ou encore la promotion de l'entrepreneuriat chez les jeunes.