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Economie

Produits de première nécessité - Le prix du savon explose

20/02/2022 21:00 © Moov

 

Le prix du savon marron très utilisé par les lavandières appelé « SEIM » est en hausse. Un morceau de 100g acheté 600-650 ariary auparavant coûte désormais 800 ariary chez l’épicier du coin. Dans des endroits un peu plus éloignés de la capitale comme à Toliara, il coûte 850 à 900 ariary dans le district de Toliara 2. Le détergent en poudre de 30g de marque « Extra propre» s’achète à 300 ariary et 350 ariary chez d’autres distributeurs au détail si son prix était de 200 ariary il y a encore six mois.

Outre la hausse du prix ressentie directement par les ménages, le poids d’un morceau de savon, a quant à lui, diminué. Cette hausse de prix vient après l’entrée en vigueur de la Loi de finances 2022 qui souligne une hausse de 10% de la taxe douanière des bondillons importés. Cette taxe a été de 10% en 2021, elle passe ainsi à 20% à la demande du Syndicat des industries de Madagascar (SIM) et de trois industriels du savon. Une proposition de loi accordée par les parlementaires au mois d’octobre dernier. Les bondillons importés sont décrits par la douane et le SIM comme un produit fini et non pas une matière première. La guerre entre les bondillonneurs et les « industriels » réside dans cette définition du bondillon. Elle a fini par être remportée par les « industriels » membres du SIM.

« Nous sommes contraints de répercuter des coûts sur le prix final du savon dans la mesure de cette application de la loi de finances 2022. Par ailleurs, la douane nous impose une valeur minimum à la déclaration des marchandises, que celles-ci soient en petite et en grande quantité » explique Salim Dramsy, directeur commercial de la société de fabrication de savons SEIM. La valeur FOB des bondillons passe en outre de 535 à 700dollars la tonne actuellement et le fret connait une hausse depuis la pandémie, il se trouve à un minimum de 230 dollars. « Aussi, le kilo du savon en morceau est-il de 6 800 ariary prix sorti d’usine et 8 000 ariary au détail » précise-t-il. Les bondillonneurs représentent les 70% des fabricants de savon dans le pays. Ils préfèrent importer les bondillons car l’offre locale n’arrive pas à suivre la demande ni en quantité ni en qualité. « Il n’y a pas une seule usine capable de produire du bondillon blanc de qualité acceptable, et encore moins, de qualité supérieure à Madagascar » estime le directeur commercial de SEIM. Les bondillonneurs avancent des justifications techniques et économiques de ce choix d’importer au lieu d’en produire tels que le surcoût, le risque de rejet d’eau de soude dans la nappe phréatique, d’utiliser les chaudières à bois et fuel lourd et la concurrence déloyale.

Les savons issus de la SADC et du COMESA ne paient pas de taxes pour être vendus à Madagascar. Au milieu de cette zizanie, les consommateurs se retrouvent pressés par rapport au prix final. Ils voient le prix s’envoler en ce contexte sanitaire où il faut se laver fréquemment les mains avec du savon. Et où le pouvoir d’achat est en grande difficulté. Une proposition de mise en place de quotas pour l’importation de bondillons a été réfléchie mais remise au frigo depuis. Les bondillons étant des « pâtes» de savon, issues du mélange d’huile de palme ou coprah et de l’hydroxyde de sodium, que les savonniers achètent chez des industriels en Malaisie pour la plupart, ils représentent un risque minimum pour l’environnement, une fois utilisé à Madagascar.

 

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