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Economie

Agriculture - Les produits bio orientés vers l’export

22/01/2022 03:47 © Moov

Le gros de la production agricole du pays certifiée biologique est destiné au marché extérieur. La gamme des produits commercialisés à l’étranger s’élargit d’année en année.


Selon la Symabio, le groupement qui réunit les acteurs de la filière, le marché domestique est encore inexistant pour l’agriculture biologique. Les volumes sont négligeables, raison pour laquelle les acteurs se tournent tous vers l’exportation. Les produits proviennent en grande partie des régions du Nord et de l’Est du pays. Et les filières d’exportation de produits issus de l’agriculture biologique répondent à une demande pour des produits tropicaux à forte typicité.

Les plantes aromatiques et médicinales occupent aujourd’hui une bonne part des superficies certifiées biologiques, en comptabilisant près de 45% en 2019 (données Ecocert). On sait en outre que Madagascar est leader sur le marché mondial de la vanille certifiée biologique, de litchis biologiques et le deuxième producteur d’ananas biologique. Mais loin de se concentrer sur CES quelques filières, les opérateurs cherchent à élargir la gamme des produits exportés. Le Symabio note par exemple que les crevettes bio sont exportées depuis 2019. Plusieurs entreprises en cosmétique biologique et en textile biologique sont également recensées depuis 2020.

On fait aussi remarquer que des initiatives pour exporter des produits vivriers tels que le riz rose biologique (variété dista), dont la qualité gustative est particulièrement appréciée des consommateurs américains, ont rencontré un certain succès. Mais le décret de 2011 interdisant les exportations de riz, y compris le dista (il faut obtenir une dérogation pour pouvoir exporter), limite le développement de cette niche.

Le nombre d’exportateurs opérant dans l’exportation de produits issus de l’agriculture biologique a significativement augmenté ces dernières années. Selon les statistiques fournies par les opérateurs de la filière, ce nombre est passé de 65 en 2015 à plus de 150 actuellement. D’après le Symabio, le nombre des entreprises certifiées en agriculture biologique (exportation, production, fourniture d’intrants, transformation, etc.) dépasse aujourd’hui largement les 300.

Mais les entreprises de la filière doivent aussi collaborer avec un grand nombre de petits producteurs. On estime à environ soixante dix mille le nombre de producteurs avec lesquels travaillent les exportateurs (coopératives agricoles, fournisseurs d’intrants, transformateurs, distributeurs, exportateurs, organismes certificateurs). Les groupements de producteurs sont généralement sous contrat avec les autres opérateurs du secteur (transformateurs, exportateurs), certaines entreprises inscrivant ces contrats dans des démarches de Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE).

L’entreprise d’exportation recourt à un organisme de certification tiers qui va certifier le respect des exigences contenues dans la réglementation bio du pays importateur. L’exportateur s’engage auprès de l’organisme certificateur et met en œuvre les activités de formation et de conseil auprès des producteurs avec lesquels ils contractualisent pour assurer que les parcelles auditées respectent bien les réglementations bio concernées.

À constater que la dynamique d’évolution du marché mondial du bio ces dernières années est très forte, à l’instar du marché alimentaire bio qui a plus que triplé en 10 ans. Les États-Unis constituent toujours le plus gros marché du bio et au sein de l’Europe la France et l’Allemagne sont les pays les plus importants en matière de consommation de produits bio. Madagascar a su tirer parti de la tendance à l’augmentation du marché en développant ses exportations de produits biologiques et en engrangeant des recettes d’exportation dépassant aujourd’hui les 60 millions d’euros contre 22,6 millions d’euros il y a 10 ans.

Selon l’un des pionniers de la filière, Madagascar a un potentiel très fort pour profiter pleinement des opportunités à venir en étant déjà bien positionné sur plusieurs filières, telles que la vanille, les plantes aromatiques, les huiles essentielles et les épices, y compris le marché non alimentaire, à l’instar des cosmétiques. Le principal facteur limitant aujourd’hui l’accélération des activités reste le nombre relativement faible de producteurs engagés dans une démarche d’agriculture biologique.
Au-delà de l’augmentation de l’offre, et face à la concurrence de pays qui se positionnent sur une part croissante des produits exportés par Madagascar, à l’instar du litchi au Mozambique ou les épices en Asie, il est également impératif de valoriser au mieux les avantages comparatifs du pays et de gagner des parts de marché. Cela passe aussi par l’amélioration des différentes dimensions de la compétitivité non-prix comme le process, le contrôle qualité et les services.

 

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