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Economie

Taux de changes - L’euro rebondit à 4 500 ariary

10/01/2022 02:58 © Moov

Le début de l’année est souvent difficile pour l’ariary au Marché interbancaire de devises, MID. 2022 a respecté cette tradition malgré des prévisions macroéconomiques optimistes qui pointent à l’horizon.


Une montée en puissance. L’euro a été côté à 4 496 ariary à la clôture de la séance au Marché interbancaire de devises, MID, de vendredi. Soit presque 4 500 ariary. Mais qui s’en soucie ? Il fut des moments où la valeur de la monnaie européenne frôlait la barre psychologique des 5 000 ariary. En janvier 2021, dès la première séance au MID, l’euro s’échangeait à plus de 4 605 ariary. Par analogie, il a perdu ainsi des points sur les deux périodes considérées. Là où les inquiétudes peuvent venir c’est que la situation qui prévaut prête plutôt à l’optimisme. Les bailleurs de fonds, toutes tendances confondues, ont finalisé des programmes sur le court ou le long terme avec le gouvernement.

En outre, ils ne ménagent pas leurs efforts pour contenir et circonscrire les impacts négatifs de la crise sanitaire sur les activités économiques. Les États-Unis, par exemple, viennent d’offrir plus de 400 000 doses de vaccin Pfizer, présenté comme l’un des plus efficaces face aux mutations incessantes du coronavirus. La Banque mondiale a déjà mis en avant la maîtrise de la propagation du mal pour espérer retrouver chemin de la croissance économique. Prévue à être 4,5% en termes réels du produit intérieur brut, PIB, pour cette année.

Des motifs ont été apportés pour expliquer la dépréciation chronique de l’ariary sur le baromètre des valeurs transactionnelles du MID. En premier lieu, le non-rapatriement de devises.

Le ministère de l’Économie et des finances estime « à 391 millions de dollars le montant non-déclaré au MID ». Plusieurs mesures administratives coercitives ont été déjà prises pour ramener ces bu tins au pays. Comme la chasse aux « faux comptes bancaires ». Les recettes découlant des exportations du litchi et du girofle, du bon cru semble-t-il, devraient requinquer l’ariary.

En second lieu, le s importations massives pour les fêtes de fin d’année ont toujours eu des incidences sur les fluctuations monétaires au MID en janvier. D’autant que la reprise progressive des activités économiques, après des mois d’inhibition, a augmenté de façon conséquente les factures pétrolières. Ne serait ce que pour couvrir les besoins des transports publics.

Enfin, des analystes indépendants continuent de faire remarquer que « le mécanisme-même du MID, système flottant datant de 1997, avec la double-cotation euro dollar peu profitable à l’ariary, mérite d’être modifié. L’essentiel serait d’aspirer vers cette plateforme officielle d’échanges et de changes les millions d’euros et de dollars qui alimentent un marché financier parallèle très prospère. Il est temps de l’ouvrir à ces acteurs de l’ombre et ne l’enfermer avec les seules banques primaires. Puisque le retour à la parité fixe n’est plus envisageable avec les mises en garde des bailleurs de fonds ».

Ils n’ont pas tout à fait tort. Quand on voit la prolifération des points de vente et d’achat des changes au noir en plein jour. Des cambistes peuvent offrir des prix bien au-dessus des valeurs indicatives de la Banque centrale. Sans compter les tentatives d’envoi illicite de devises à l’étranger, souvent interceptées in extremis à l’aéroport d’Ivato.

Au même moment, le dollar, toujours flamboyant, grimpe vers le pic des 4 000 ariary, tournant autour des 3 940. Alors qu’au mois de novembre, la Banque centrale a indiqué l’existence de 2,9 milliards de dollars de réserve de changes. L’équivalent de six mois d’importations. Ce qui aurait pu apaiser un marché financier nerveux par nature. Ce contexte, par contre, peut rendre plus compétitifs les produits made in Madagascar sur le marché international. Une monnaie nationale pétrie de faiblesse rend des coûts de facteurs moins pesants sur les comptes d’exploitation des entreprises exportatrices. Du moins en théorie.

 

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