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Economie

Énergie - Sahofika, le barrage de l’espoir

16/11/2021 02:13 © Moov

Le coup d’envoi du projet Sahofika a été officialisé, hier, au palais d’Etat d’Iavoloha. Après plusieurs mois de négociations, les contrats de construction, concession et achat d’énergie avec le consortium NEHO sont signés.


Une baisse significative du coût de l’éner­gie. Telle devrait être la conséquence du projet Sahofika, selon Andry Rajoelina, président de la République. Les contrats de construction, de concession et d’achat d’éner­gie dans le cadre de ce projet ont été signés durant une cérémonie au palais d’Etat d’Iavoloha, hier. Un événement qui donne le coup d’envoi à la concrétisation du plus grand projet énergétique du pays.

Voyant le partenariat entre l’État et le consortium NEHO ou Nouvelle énergie hydroélectrique de l’Onive, la centrale hydroélectrique de Sahofika produira 192 mégawatts d’électricité, extensible à 300 mégawatts. D’un coût total de 900 millions d’euro, y compris les frais financiers, sa production boostera la fourniture en électricité du Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA), mais également, celui d’Antsirabe, Fianarantsoa et Toamasina. Comme l’affirme Andry Ramaroson, ministre de l’Énergie et des hydrocarbures, le projet sera concrétisé d’ici cinq ans.

Le projet de renforcement et d’interconnexion des réseaux de transport d'énergie électrique à Mada­gascar a, également, été lancé, hier. Un projet financé par la Banque africaine de développement, qui devrait appuyer l’opérationnalisation de Sahofika. Ravi de passer à la concrétisation du projet, le président de la République soutient que ce projet traduit la volonté étatique de développer le potentiel de Madagascar en termes d’énergie par les projets misant sur l’énergie renouvelable . Il ajoute que le projet Sahofika devra, aussi, accélérer le processus d’industrialisation de Mada­gascar et être un outil de séduction des investisseurs.

Andry Rajoelina reconnaît que le coût élevé de l’éner­gie à Madagascar est un point rédhibitoire pour les investisseurs. À cela s’ajoute la mauvaise qualité de l’approvisionnement. Des failles systématiquement pointées du doigt par le secteur privé. Les représentants de ce dernier ont, justement, été présents en nombre, hier, à Iavoloha. Actuellement, en effet, la Jirama achète le kilowattheure autour de 20 centimes d’euros, essentiellement, produits par les centrales thermiques.

La centrale hydroélectrique d’Andekaleka, qui est la plus importante actuellement, produit deux fois 29 mégawatts. Lorsque Sahofika entrera en scène, il devrait donc y avoir une hausse importante de l’électricité disponible, mais également, une baisse conséquente du prix. Hier, il a été dit que lorsque la centrale atteindra sa vitesse de croisière, le prix d’achat du kilowattheure par la Jirama sera de 4,96 centimes d’euros et le coût de démarrage sera autour de 6 centimes d’euros.
Parvenir à ces coûts n’a, cependant, pas été une mince affaire. Les négociations ont été rudes et l’État a dû batailler. L’appel d'offres pour le projet Sahofika a été lancé il y a près de six ans. C’est alors le consortium NEHO qui a gagné le marché. Le protocole d’accord sur la finalisation des contrats a été signé, à Paris, en mai 2019. Seulement, l’administration Rajoelina a demandé que des points cruciaux, soient revus. Il s’agit principalement de deux points, le coût du kilowattheure et la durée du contrat de concession.

L’hypothèse de tarif de démarrage a avancé, 8 centimes d’euros le kilowattheure. L’Etat est parvenu à l’abaisser à 6 centimes d’euros. Pour le coût, une fois la centrale pleinement opérationnelle, il est passé de 5,85 centimes d’euros, à 4,96 centimes. Concernant le contrat de concession, l’État est parvenu à gagner dix ans. Au lieu de trente cinq ans donc, le contrat de concession de NEHO sur la centrale de Sahofika est de vingt-cinq ans. Nous pourrions croire qu’il ne s’agit que d'un centime de différence, mais sur vingt-cinq ans, cela peut atteindre jusqu’à 30 milliards [d’euros] d’économie, explique le ministre Ramaroson.

Dans les contrats signés, hier, une prise de participation stratégique de l’État a également été consentie à hauteur de 20%.  l’industrialisation exige plusieurs paramètres, ainsi notre tarification énergétique doit être compétitive afin de présenter un levier d’attractivité des investissements. Il a fallu absolument optimiser le coût d’investissement, raison pour laquelle la concrétisation de ce projet a pris du temps, déclare Andry Rajoelina. Plus de deux ans après la signature de l’accord à Paris, les négociations sont finalement bouclées et actées. Selon les explications du président de la Répu­blique, la réduction des tarifs de l'ingénierie et construction (EPC), a été cruciale dans les négociations.

La réduction du coût de l’EPC a permis une baisse du coût de l’investissement et ainsi, de réduire le prix du kilowattheure.  nous œuvrons pour que chaque projet soit bénéfique pour toutes les parties prenantes et contribue au développement de Madagascar et pour le bénéfice de la population, ajoute le chef de l’État. Face à la presse, hier, Marc Mandaba, président du conseil d’administration de NEHO, a soutenu, nous avons tous été ambitieux dans nos objectifs. Nous avons cherché des financements plus innovants et moins onéreux. Nous avons été plus agressifs et techniques dans nos hypothèses financières.

Andry Rajoelina, lui, avance que bien que des améliorations ont pu être faites sur les tenants et aboutissants de Sahofika, nous sommes convaincus que des optimisations de coût peuvent encore être faites sans que cela ne porte préjudice à l’avancée du projet. Le cas du projet de centrale hydroélectrique de Volobe a, également, été brièvement évoqué, hier. Les négociations sont toujours en cours. L’événement d'aujour­d'hui pourrait être un message pour le projet Volobe. Qu’avec un peu d’effort de la part de toutes les parties prenantes nous pouvons parvenir à un accord, glisse le ministre de l’Énergie.

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