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Economie

Pisciculture - L’espoir d’une relance de la vente

27/08/2021 03:55 © Moov

Comme d’autres filières, la pisciculture a subi également les contrecoups de la crise sanitaire. La reprise est tant attendue pour cette filière dont la saturation du marché est faible.


Malmenée par la crise sanitaire, notamment en raison des difficultés pour le déplacement des professionnels et le transport des produits, le secteur piscicole espère une reprise progressive. Les acteurs du secteur misent aussi sur les innovations que pourrait apporter le nouveau département ministériel en charge de la pêche et de l’économie bleue, bien que cette filière particulière soit à cheval entre ce département et celui de l’agriculture.

L’impossibilité pour les producteurs de se déplacer pour écouler leurs marchandises durant les deux périodes de restriction des déplacements à travers le pays leur a causé des pertes importantes. Sur les principales grandes villes du pays, les poissons sont des produits qui se vendent pourtant assez bien. Mais la crise sanitaire a beaucoup chamboulé les activités des piscicoles.

Actuellement, la reprise est tant attendue. D’autant que selon une récente étude, établie en collaboration avec l’organisation IED Afrique (Innovation, développement et environnement), « le risque de saturation du marché du poisson est faible car la demande en poisson est largement supérieure à l’offre » à Madagascar. Les consommateurs sont friands des poissons que les éleveurs produisent abondamment dans les rizières de quelques régions du pays, notamment la carpe commune (Cyprinus carpio) et le tilapia du Nil (Oreochromis niloticus). Ce sont les variétés les mieux adaptées, d’après les études effectuées jusqu’à présent, parmi une vingtaine d’espèces introduite depuis les années 50 en pleine période coloniale dans le pays.

En outre, la demande peut évoluer très rapidement. La capitale et ses environs immédiats auraient, à titre d’exemple, besoin d’environ 12 tonnes de poissons par jour, alors que l’offre ne représente même pas le tiers de cette demande. La consommation de produits halieutiques est pour le moment estimée à un peu plus de 5 kilos par an par habitant dans la Grande île. Une consommation très limitée quand on se réfère aux 78,5 kg par habitant des Coréens. D’autres nationalités sont également de gros consommateurs de produits halieutiques: les Norvégiens (66,6 kg), les Portugais (61,5 kg) et les Birmans (59,9 kg). Même sur le continent africain, Madagascar est parmi les pays qui consomment peu de poissons. Au niveau mondial, la moyenne de la consommation est, en effet, de 20 kg par habitant par an.

Pendant des décennies, l’essentiel de la consommation malgache provenait de la pêche. La pisciculture a été inculquée progressivement afin de booster l’offre. La rizipisciculture, l’élevage de poisson dans les rizières, est ainsi devenue une pratique courante chez des paysans de différentes régions du pays, dont le centre, l’Est, le Centre Sud (Ihorombe) et les principaux greniers à riz du pays. Le pays compte actuellement environ 200 producteurs d’alevins pour promouvoir le secteur.

Toutefois, les échecs surviennent parfois. Car toutes les rizières ne sont pas convenables à l’élevage de poissons. « Il faut une bonne maîtrise de l’eau, notamment en saison des pluies », explique un producteur. Dans les vallées, il faut absolument se focaliser sur les rizières situées à mi-pente en raison de leur sol fertile et afin d’éviter les risques d’inondations qui pourraient s’avérer dangereux pour l’élevage de poissons. Le potentiel est malgré tout énorme, car le pays dispose d’environ 150 000 hectares de rizières propices à la rizipisciculture. Les spécialistes parlent aussi de 160 000 hectares de plans d’eau convenables à la pisciculture.

D’une manière générale, l’élevage peut se terminer à la fin de la saison rizicole. À la période de la récolte, les poissons sont déjà exploitables, soit pour la vente soit pour l’autoconsommation. Ils peuvent être également déplacés dans des étangs peu profonds pour faciliter la reprise de l’élevage lors de la prochaine saison rizicole.

Cependant, le phénomène d’insécurité fait partie des menaces pour la pisciculture. Le vol de poissons existe bel et bien. Les exploitants agricoles sont parfois ainsi contraints de se limiter aux rizières situées à proximité des lieux d’habitation pour l’élevage de poissons. Un autre frein au développement de la filière, qui nécessité plus que jamais une considération particulière.

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