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Economie

Prévision macro-économique - Une véritable crise de croissance

12/03/2021 04:00 © Moov

D’une entité à l’autre, d’un spécialiste à l’autre, l’estimation du taux de croissance de l’économie pour cette année diffère avec des analyses nuancées. Tout le monde a raison, personne n’a tort. Pour l’instant.


Prudence à fleur de peau. Thierry Rajaona, à la sortie de l’Assemblée générale du Groupement des entreprises de Madagascar, GEM, qu’il préside a prédit « qu’un taux de croissance de l’économie de 5% en termes réels du PIB serait faisable cette année. À condition de se donner les moyens pour y parvenir. Avec, en l’occurrence un vrai plan de relance pour le secteur privé. Au-delà des offres classiques de la loi de finances ».  Comme la facilitation de l’octroi de crédits. Le secteur privé souhaite aussi participer à l’élaboration de la loi de finances 2022.

De la part d’un opérateur économique habitué aux arcanes du milieu des affaires du pays des années durant, ayant vécu de nombreux contextes défavorables, il est difficile de mettre en doute une telle conviction. Mais les autres projections ont été plus ou moins pessimistes que la sienne. Un petit florilège de calculs arithmétiques tout à fait élémentaires.

La Banque mondiale qui a révélé l’augmentation exponentielle du nombre des nouveaux pauvres, post-crise sanitaire, désormais 77% de la population vivent dans la misère absolue, table sur une progression de 2%. À condition que le coronavirus ne vienne encore saper la stratégie de relance. Or, le ministre de la Santé publique, le professeur Jean Louis Rakotovao n’exclut plus un scénario de reconfinement si les statistiques liées à la propagation de la pandémie s’empiraient. Le retard de la publication des données officielles hebdomadaires la semaine passée, a fait courir les bruits les plus alarmistes parmi la population, toujours aux aguets de la moindre information sensationnelle. Échaudée qu’elle est par l’expérience de l’an dernier, le mois de mars lui rappelle les pires cauchemars.

Du côté du Fonds monétaire international, FMI, un accord de principe a été donné au gouvernement pour un éventuel programme triennal, scellé sous le cachet du Facilité élargie de crédit, FEC, d’un montant de 320 millions de dollars. La décision du Conseil d’administration du FMI est attendue à la fin de ce mois. Au plus tard au début avril. Mais déjà au moins trois critères de performances à remplir par le gouvernement. Augmentation significative des dépenses allouées aux actions sociales, mobilisation des recettes publiques, et transparences dans l’affectation des aides financières obtenues. Accessoirement, le FMI attend une amélioration du climat des affaires par la lutte sincère contre la corruption. Des devoirs à la maison difficile à composer pour le gouvernement, compte tenu de ce qui s’est passé depuis son entrée en fonction. Dans les meilleurs des cas, le FMI, tout au moins son représentant Marc Gérard, mise sur un taux de 3,2 à 3,5% d’avancée de l’économie pour l’exercice en cours.

Quant à la loi de finances, dont l’adoption par la majorité des députés, les yeux fermés, a été tout sauf une surprise, elle prévoit un bonus de 4,5% pour l’économie globale. Un député qui a jugé trop ambitieuse cette visée, a été aussitôt recadré par Richard Randriamandrato, ministre de l’Économie et des finances, qui a défendu le projet du gouvernement. Il est convaincu de la faisabilité d’une telle performance.

Dans tous les cas de figure, après un recul de 3,8% de l’ensemble sur une « anticipation » de 5% en 2020, soit – 8,8% de régression nette, il faudrait au moins réaliser un bond de 3,8% pour retomber à zéro. Avant d’espérer réaliser ces « rêves » de croissance positive. Ce qui semble être une utopie. Du moins en valeur absolue.

Sur la finalité, ces principaux acteurs s’accordent à dire que l’essentiel serait de créer un environnement propice à une croissance économique soutenue, durable et inclusive. Le seul remède efficace pour réduire le taux de la pauvreté. À défaut de la faire disparaître de la circulation.

 

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