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Economie

Secteur minier : 380 000 tonnes de produits d’exportation bloqués

22/12/2020 04:57 © Moov

Figurant parmi les secteurs pourvoyeurs de devises à Madagascar, les mines demeurent encore et toujours une richesse mal exploitée

 

En panne. Le secteur minier malgache traverse actuellement un des moments les plus difficiles de son histoire. Une grande partie des opérateurs miniers souffrent de la disparition quasi-totale des débouchées.

« Actuellement, 380 000 tonnes de produits miniers destinés à l’exportation sont bloqués », nous a indiqué Hajanirina Ralambomanana, Président de la Fédération des Opérateurs Miniers Malagasy (FOMM). Une mévente qui provoque une paralysie des opérateurs miniers et qui démontre à quel point le secteur minier malgache est mal gouverné. Faut-il en effet rappeler que depuis 10 ans, il n’y a plus eu délivrance de nouveaux permis miniers. Pire, depuis deux ans, les renouvellements des permis miniers ont également été suspendus. Du coup, le secteur se retrouve face à une diminution du nombre d’opérateurs, mais aussi de l’effritement de la demande provoquée par la crise sanitaire. La situation interpelle les acteurs de la filière. A l’instar du Président de la FOMM qui milite plus que jamais pour une reprise de la délivrance et du renouvellement des permis. Et ce, avant tout pour une raison économique. « Rien que le mica, par exemple, qui génère entre 2,8 milliards et 4,2 milliards d’ariary de flux financier pourrait constituer une arme efficace contre le kere dans le Sud », a affirmé Hajanirina Ralambomanana. De même pour l’exportation d’or qui pourrait être une source non négligeable de devises étrangères avec un cours qui avoisine actuellement les 200 000 ariary le kilo.

En somme, une meilleure gestion du secteur minier devient actuellement une nécessité pour réussir le développement de Madagascar. Intervenant récemment sur la chaîne de télévision TV Plus, le Président de la FOMM n’a pas manqué d’interpeller les différents départements ministériels qui trouvent toujours une occasion de compliquer la vie des opérateurs miniers, notamment à travers des exigences fiscales exorbitantes. « L’heure doit être à la facilitation des investissements miniers qu’ils soient petits ou grands », défend le Président de la FOMM. Sans remettre en cause la modernisation, ce dernier s’étonne toutefois de la nouvelle disposition qui consiste à exiger des opérateurs miniers, une inscription en ligne. « C’est une mesure qui risque d’être discriminatoire car ce ne sont pas tous les opérateurs miniers qui savent utiliser ou qui ont accès à Internet ». En somme, les exploitants ruraux risquent tout simplement de disparaître avec cette course vers la digitalisation. Concernant la refonte du code minier, le Président de la FOMM qui est d’ailleurs une partie prenante dans le processus, estime que la réforme est la meilleure option aussi bien pour l’Etat, les exploitants et les opérateurs miniers et pour la population en générale. «Personne ne peut dire que l’actuelle législation minière profite à tout le monde », affirme-t-il en soutenant que « l’élaboration du nouveau code minier se fait dans une démarche participative ». Outre, l’Etat, d’autres entités comme les syndicats, la Chambre des Mines, la société civile et la FOMM participent à cette élaboration du nouveau code minier qui va reprendre au mois de janvier prochain.

R.Edmond. 

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