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Economie

Délestage : Le secteur privé réclame plus de réactivité de l’Etat

08/12/2020 03:34 © Moov

Si l’Etat ne réagit pas rapidement pour mettre un terme, ou du moins amoindrir le délestage, des entreprises risquent de fermer leurs usines pour se tourner vers l’importation.


Ce n’est pas un fait nouveau. Le délestage a toujours été une source de surcoût pour les entreprises. Mais la situation de ces derniers jours est particulièrement dramatique avec ces coupures à répétition qui obligent les opérateurs économiques à recourir constamment au groupe électrogène.

Dépenses supplémentaires

En effet, pour préserver leurs matériels de production des risques d’endommagement dû à l’instabilité des tensions du courant de la Jirama, certaines entreprises préfèrent carrément utiliser en permanence leurs groupes électrogènes. Avec ce que cela suppose, bien évidemment, comme dépenses supplémentaires, surtout avec les prix jugés exorbitants du gas-oil.

« Dans le contexte actuel, le délestage est un des facteurs de la hausse des prix car le recours aux groupes électrogènes engendre des surcoûts que les entreprises sont obligées de répercuter sur les prix. Pire, le coût énergétique à Madagascar, l’un des plus chers en Afrique, porte un coup à la compétitivité de Madagascar en tant que destination des investissements », déclare un industriel oeuvrant dans l’agroalimentaire. Et d’ajouter que « s’il n’y a pas de solution pérenne pour réduire les coûts de l’énergie, il y a de fortes chances que j’abandonne la production locale pour me mettre à l’importation ».

Forum régional

Une option qui risque de se généraliser si l’Etat ne trouve pas rapidement une solution à ce problème énergétique qui était d’ailleurs, une fois de plus, évoqué lors du dernier Forum régional pour le développement de la région Atsimo-Atsinanana qui s’est déroulé à Toliara la semaine dernière. Un énième forum où, une fois de plus, l’exécutif était interpellé pour prendre en main ses responsabilités afin de faciliter le travail du secteur privé. Hassim Amiraly, le Président du Syndicat des Industries de Madagascar (SIM) qui a participé à ce forum explique : « Ce que nous demandons à l’Etat, c’est de donner aux paysans des terres à cultiver, de faciliter l’accès des entrepreneurs à l’énergie, bref d’améliorer les conditions d’investissements et le reste viendra automatiquement car on n’aura même pas besoin d’organiser des séminaires, ateliers ou forum pour faire venir les investisseurs locaux ou internationaux ». En somme, si Madagascar reste ce pays où il est très difficile d’investir parce que l’énergie reste instable et coûteuse, le développement rapide et durable attendu dans le cadre de la fameuse Emergence restera un vain mot.

R.Edmond

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