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Economie

L’usine sucrière de Brickaville renait de ses cendres

03/09/2020 20:31 © Moov

 

C’est un jour historique. La renaissance de l’usine sucrière de Maromary est très attendue par les habitants de Brickaville. André (nom d’emprunt) ne dira pas le contraire. Le sourire qui se dessine sur les lèvres de ce grutier montre en effet à quel point la réouverture de cette unité de production lui rend heureux. « Cette usine était une fierté pour moi. Cela fait des années que nous attendons sa réouverture », lance le quinquagénaire avec sa combinaison bleue et ses équipements de protection. Il s’est empressé par la suite à prendre de la hauteur avec la grue.

Tout comme ses autres collègues, André est au taquet pour participer au redémarrage de l’unité de production ce jeudi 3 septembre. « Finalement », soupire une mère de famille après le ronronnement de la machine. Elle n’en croyait pas ses yeux. A l’arrêt depuis 2007, et au fil des ans, laissé à l’abandon, le site est devenu des tas de ferrailles. La société agricole sucrière malagasy (SASM) qui a pris le contrôle de l’usine en 2015 a dû investir dans des matériaux et équipement pour remettre l’usine sur le rail.

Après plusieurs années de dur labeur, les techniciens de l’usine ont participé à l’essai technique au mois de juillet. L’usine, de type hybride, avec une alimentation énergétique par de la chaudière et par le biais du fuel, d’exploitation semi-automatique, dispose d’un « centre de commande avec 1000 tonnes de cannes à sucre par jour en capacité de production en amont et 10% en sucre et 3% en aval », détaille le gouvernorat d’Atsinanana après cet essai concluant.

La remise en marche de l’usine est un évènement exceptionnel pour toute la ville de Brickaville. Pour marquer le coup, le président Andry Rajoelina a fait un déplacement ce jeudi dans cette localité. D’après le chef de l’Etat, la reprise de production dans cette installation de Maromamy cadre bien avec la vision de l’actuel régime dans l'autosuffisance alimentaire et de l'industrialisation du pays. « Madagascar ne devra plus importer de sucre pour répondre aux besoins locaux », déclare-t-il devant une foule venue massivement sur le terrain de Maromamy. Alors que la Grande île importe chaque année 100 000 tonnes de sucre.

Le site pourrait créer 200 emplois directs, 300 emplois induits et 1 200 emplois saisonniers. Pour cette phase de redémarrage, l’usine peut produire cette année jusqu’à 1400 tonnes de sucre biologique, selon ses dirigeants.

A l’arrêt en 2007, la réouverture de cette usine sucrière a été annoncée incessamment depuis la reprise de cette unité de production à Maromamy Brickaville par la société agricole sucrière malagasy (SASM) en 2015 avec le groupe Vidzar. La reprise des activités sucrières de la Sirama à Nosy Be et Brickaville s’inscrit dans un schéma partenariat public privé. La réhabilitation et la gestion des sites industriels sont entièrement confiées à la nouvelle société SASM. Dans le cadre de ce partenariat, il est convenu que le Groupe Vidzar assure la gestion de l’ensemble des opérations, de la plantation de la canne à sucre à la commercialisation des produits finis.

Lova Rafidiarisoa

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