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Economie

Plan multisectoriel - Le secteur privé souhaite un vrai échange

08/06/2020 02:34 © Moov

Sauf changement, une rencontre entre le président de la République et le secteur privé se tiendra, jeudi. Les plans et de relance multisectoriels.


Ensemble, nous trouverons une solution. Ces mots sont ceux de Andry Rajoelina, président de la République, durant son émission spéciale du 31 mai, à Iavoloha. Des mots en conclusion de son annonce de la tenue prochaine d’une rencontre multi-acteurs, au sujet du plan d’urgence multisectorielle et du plan multisectoriel de relance.

Sauf changement, une rencontre entre les acteurs du secteur privé, regroupés au sein de diverses associations et le chef de l’État est prévu, jeudi. Les quelques opérateurs privés contactés ne savent pas jusqu’à l’heure, quel serait le scénario du rendez-vous.
Les réactions de quelques-uns font, néanmoins, écho aux propos présidentiels annoncés en attaque. « Nous espérons un vrai dialogue, un vrai échange », soutient un acteur du secteur privé ayant souhaité gardé l’anonymat.

À entendre les quelques sources contactées, « le dialogue », aurait fait défaut entre l’État et le secteur privé durant cette crise sanitaire. Certains regrettent que les échanges sur un plan d’urgence ou de relance « doivent attendre le président de la République, alors que cela peut se faire à un niveau ministériel ». Les signaux de détresse lancés par le secteur privé auraient eu peu d’écho chez les ministères à vocation économique.

Lors de son émission spéciale, du 31 mai, le président Rajoelina a rappelé que des mesures en faveur des entreprises ont été prises. Il s’agit essentiellement d’allègements fiscaux. Cela n’a pas suffi, visiblement.

Près de trois mois après que la pandémie du coronavirus a franchi les frontières malgaches, le secteur privé est à bout de souffle.

Face au chef de l’État, le 31 mai, un responsable de l’Office régional du tourisme d’Analamanga (ORTANA), a dressé un triste tableau du secteur touristique. Lors de sa prise de parole, à Iavoloha, le représentant de l’ORTANA a déclaré, « nous souhaitons savoir quelle est la politique de l’État pour soutenir les acteurs de notre secteur. (…) Qu’en sera-t-il du secteur privé en ces temps difficiles ».

Parlant du plan multisectoriel d’urgence, le président de la République a répliqué, « nous allons chercher, ensemble, comment nous pouvons aider les entrepreneurs ». À écouter les différents discours officiels émanant du secteur privé, sauver l’emploi et prévoir des aides pour les travailleurs au chômage à cause de la crise sociale, sont les enjeux, dans l’immédiat. « Il s’agit d’une priorité », affirme Hery Lanto Rakotoarisoa, président du Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP).
Thierry Rajaona, président du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM), a aussi, insisté sur ce point, dans une interview publiée, le 27 mai. Déplorant « un manque de considération de l’État pour le secteur formel », il a soutenu que « l’effet de la crise sur au tan t d’employés exige une solution de prise en charge exceptionnelle ». Des dizaines de milliers de salariés seraient, aujourd’hui, au chômage technique.

À moyen terme, plus d’engagement de l’État dans le relèvement du secteur privé est attendu. Cela concerne divers domaines interdépendants, comme la relance des activités portuaires, le transport pour réactiver les exportations.
Pour le tourisme, par exemple, des solutions étatiques pour booster le tourisme local est requis. Dans le textile, le président du GEFP, propose qu’à l’instar du Maroc, l’administration appuie les entreprises afin de trouver de nouveaux marchés permettant de réorienter leurs productions.

L’idée du plan d’urgence multisectoriel et du plan multisectoriel de relance a été révélée par Christian Ntsay, Premier ministre, lors de son introduction de la présentation du rapport d’activité du gouvernement devant l’Assemblée nationale, le 28 mai. Comme il l’a indiqué durant une interview en marge de ce rendez-vous, toutefois, étant multisectoriel, « tous les domaines seront concernés (…) il n’est pas juste question de relance économique ».
Difficile, néanmoins, de parler de relance sans un secteur privé en bonne santé. Principal contributeur à la trésorerie publique, il est pour l’heure, à l’agonie.

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