Les opérateurs touristiques malgaches appellent à l’aide
Un cri d’alarme. Les opérateurs touristiques malgaches se sentent livrés à eux-mêmes. Surtout après l’intervention télévisée du chef d’Etat où il n’a prononcé un mot sur les mesures économiques. Pourtant les voyants sont au rouge pour ce secteur d’activité phare de la grande île. La situation qui était déjà dramatique depuis le début mars s’aggrave chaque jour. Les opérateurs n’ont plus les reins solides pour faire face à cette crise sanitaire. C’est pourquoi, ils lancent un appel à l’aide à l’endroit du gouvernement.
« Aujourd'hui, le secteur touristique lance un appel à l'Etat car les opérateurs n'ont plus la trésorerie pour payer leurs employés et pour continuer à opérer. Et ce n'est pas force de les solliciter dès les premiers jours, car nous sommes maintenant à plus de 45 jours du début des mesures de confinement à Madagascar », lance Patrice Raoul président de la confédération du tourisme de Madagascar (CTM) dans un communiqué.
Cette activité est à l’arrêt complet depuis la déclaration des premiers cas de coronavirus à Madagascar. Il s’agit du premier secteur touché du fait de la fermeture du ciel malgache aux vols commerciaux internationaux, de la baisse importante de tous les déplacements à l’intérieur du pays. Les opérateurs ont déjà alerté sur les conséquences économiques catastrophiques, d’une ampleur inédite pour ces entreprises.
Pour le secteur tourisme, c’est 44000 emplois directs, et plus de 300 000 emplois indirects sont en péril, soit plus de 1,5 millions de malgache. La perte sur les chiffres d’affaires est estimée à 1900 milliards ariary.
« Aujourd'hui, il faut se focaliser sur la sauvegarde de l'emploi. Depuis le début de cette crise sanitaire, la majorité des opérateurs touristiques ont produit un grand effort en conservant au moins un demi-salaire sans revenus. Sans soutien ou proposition de solution de l'Etat, ils ne pourront maintenir ce statut plus longtemps », écrit-il.
Depuis plus d’un mois, un plan de mitigation est en cours d’élaboration entre l’Etat et les membres du secteur privé. Ce plan qui vise à atténuer les impacts économiques de cette crise sanitaire à Madagascar devrait être bouclé fin avril.
Lova Rafidiarisoa
