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Economie

Coronavirus - Des chômages techniques à la chaîne à craindre

17/03/2020 01:27 © Moov

Pessimisme. «Nous sommes au creux de la vague». C’est sur ces mots que le président du Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP) Hery Lanto Rakotoarisoa dépeint la situation actuelle. Il craint que des entreprises soient dans l’obligation de passer par la case chômage technique. Fabricant de prothèse dentaire, il indique souffrir particulièrement de la fermeture du ciel malgache. «Pour le cas de notre entreprise, nos intrants sont importés par les vols commerciaux classiques. Nous sommes dans une gestion de flux tendu et sommes donc particulièrement vulnérables à la situation», explique-t-il. Il ajoute par ailleurs que les clients de son entreprise sont essentiellement en France, la Réunion, Mayotte et Maurice. «Seuls les vols en direction de Maurice sont maintenus si je ne me trompe pas. Le chômage technique est inévitable», poursuit-il.

Le président du GEFP de poursuivre que toutes les entreprises qui sont dans son cas ne sont pas épargnées. «Les entreprises à échelle artisanale comme celles qui conçoivent de la lingerie féminine envoient leur production via des vols commerciaux. De plus les mesures de confinement dans certains pays d’Europe dont la France n’arrangent pas la situation», souligne-t-il. Pour les entreprises dont les importations des intrants se font par bateau, la situation n’est pas aussi catastrophique car le fret maritime est maintenu. Le retard des approvisionnements pose toutefois problème. «Dans le textile, les matières premières viennent essentiellement de Chine. Les entreprises accusent actuellement des retards dans l’approvisionnement. Des millions de kilomètres de tissu sont par exemple toujours en pleine mer. Des unités de production peuvent être contraintes de faire partir une partie de leurs employés en chômage technique», déclare-t-il.

Au mois de janvier, le même Hery Lanto Rakotoarisoa avait indiqué qu’il fallait voir l’évolution de l’épidémie pour avoir une idée de son impact sur les activités économiques à Madagascar. D’après lui, la Grande île ne commence qu’à ressentir les conséquences de l’épidémie devenue pandémie. Malgré la reprise progressive des activités en Chine, le président du GEFP affirme que Madagascar est encore au creux de la vague. «Le secteur qui devrait être épargné est les NTIC avec les call centers et les entreprises d’offshore informatique», conclut-il. Maillon incontournable des chaînes d’approvisionnement mondiales, la Chine souffle le chaud et le froid sur l’économie mondiale. Le Fonds monétaire international (FMI) qui surveille de près l’évolution de la situation a indiqué début mars que l’impact de la pandémie dépendrait de sa durée et des réponses apportées par les gouvernements.

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