Accords de partenariat économique - Accords de partenariat économique
Des négociations en vue d’approfondir les relations commerciales entre l’Union européenne et les pays de l’AfOA dont Madagascar se tiennent actuellement.
Les accords de partenariat économique seraient des « piliers » de la Zone de libre-échange continentale africaine affirme un communiqué de l’Union européenne. Une affirmation qui laisse perplexe certains économistes. Un professeur de l’Université d’Antananarivo s’est dit curieux de voir les arguments de l’Union européenne dans ce sens. Le communiqué affirme que les APE favorisent l’intégration régionale grâce au développement des chaines de valeurs régionales. Mais cela suffit-il pour dire que les APE sont les piliers de la ZLEC. Nombreux en effet sont les articles qui affirment le contraire. Dans ce sens, l’économiste français Jacques Berthelot estime qu’avec les APE, la hausse des exportations intra-africaines espérée à travers la zone de libre# échange ne se matérialisera pas. « Les produits importés en franchise de droits de l’UE seront plus compétitifs que la plupart des produits africains », et comme 80% des importations venant de l’UE, « ces importations en franchise de droits se fraieraient un chemin dans toute l’Afrique subsaharienne ». Pour sa part, l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS-France) classe les APE parmi les défis à relever pour permettre la mise en place de la ZLEC.
« Ces divers accords (dont les APE) sont susceptibles de restreindre fortement leur capacité à exécuter l’agenda de la ZLEC propre au continent. En vertu de la clause de la nation la plus favorisée suivant laquelle les pays africains doivent s’accorder le même niveau de libéralisation et de déréglementation qu’ils offrent aux pays non africains, le niveau de libéralisation des tarifs sera au moins un accès en franchise et sans contingent à 80 % accordé à l’Union européenne dans le cadre des négociations des APE ».
Le communiqué en question relate une réunion qui se tient actuellement sur l’île Maurice entre l’UE et cinq pays de l’AfOA (Afrique orientale et australe) bloc auquel appartient Madagascar dans le cadre des APE. Ces pays, en l’occurrence les Comores, Madagascar, Maurice, les Seychelles et le Zimbabwe se sont déclarés prêts à « étendre le champ d’application de l’accord au-delà du commerce des biens vers un partenariat plus complet couvrant à la fois le commerce et les domaines liés au commerce, comme par exemple les services, l’investissement, les obstacles techniques au commerce, les droits de propriété intellectuelle ainsi que le développement durable ». Les négociations qui se terminent ce jour visent à stimuler les échanges commerciaux, les flux d’investissement, l’environnement des affaires et la diversification des exportations vers l'UE.
L’UE est actuellement le plus grand marché d’exportation de l’Afrique affirme le communiqué. L’un des objectifs de la ZLEC est pourtant d’augmenter les échanges intra-africains qui constituent seulement 15.4% du total des échanges de marchandises de l’Afrique. L’objectif visé par l’UA est de 60% d’ici 2022. C’est la ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat Lantosoa Rakotomalala qui conduit la délégation malgache à Maurice.