Énergie - Difficile redressement de la Jirama
La présentation du nouveau PCA de la Jirama s’est tenue hier à Mandroseza. Des stratégies de sortie de crise ont été évoquées.
«Il n’y aura pas de hausse de tarif de l’eau et de l’électricité. Il y a mauvaise interprétation des analyses faites par la Banque mondiale », a lancé d’emblée hier le ministre de l’Énergie, de l’eau et des hydrocarbures, Vonjy Andriamanga, à l’endroit de la Presse venue à la présentation du nouveau Président du conseil d’administration (PCA) de la Jirama, Solo Andriamanampisoa. Une réponse du berger à la bergère par rapport aux études présentées par des cabinets engagés par la Banque mondiale mardi dernier, qui ont souligné pourtant, le recours à la hausse de 10 à 13% des tarifs de l’eau et de l’électricité afin de contribuer au rétablissement de l’équilibre financier de la Jirama. « Il faut comprendre que ce sont les revenus de la Jirama qui connaîtront une hausse dans les cinq prochaines années et non pas le tarif. Ce qui serait possible en baissant le coût de production », explique le ministre.
Une des stratégies pour y arriver est également d’augmenter le nombre d’abonnés à cinq cent mille et de procéder à de nouvelles grilles tarifaires adaptées à chaque catégorie de consommateurs. De nouvelles grilles tarifaires disponibles à partir de l’année prochaine.
Le nouveau PCA, Solo Andriamanampisoa, un expert en finances publiques entend, dit-il, appliquer à la lettre ce qui a été décidé en conseil des ministres : gérer la Jirama comme une société privée. «Les charges en achat de carburant et en location de groupes alourdissent les comptes de résultat de la Jirama », a-t-il rappelé.
Un coup de baguette magique est ainsi attendu dans la gestion de la société d’État comme une société privée avec des pertes comptables de près de 300 milliards d’ariary par an, et des dettes astronomiques de 1600 milliards ariary. La baisse de 25% des tarifs en 2009 a lourdement impacté sur le coût d’exploitation de la Jirama qui n’arrive toujours pas encore à remonter la pente. La problématique s’intensifie avec le non aboutissement de la révision des contrats avec les fournisseurs d’électricité de la Jirama, prévue ficeler au mois de février pour constituer des sources d’économies pour la compagnie. « Sur les quatre principaux fournisseurs, deux sont plus ou moins d’accord avec le principe de s’aligner avec les objectifs du gouvernement. Un autre se rapproche petit à petit et n’est pas encore tout à fait acquis. La discussion avec le dernier prestataire est presque impossible. La négociation n’est pas ainsi facile », a fait savoir le ministre Vonjy Andriamanga. Les mêmes propos qu’on a entendus depuis neuf mois.
À l’allure où vont les choses, les nouveaux contrats ne verront pas le jour avant la fin de cette année. La Jirama commencera à importer du fuel, vers la fin de l’année.