Facilité Élargie de Crédit - Le FMI décaisse 312 millions de dollars
Madagascar est à nouveau bénéficiaire de la Facilité élargie de crédit du FMI. Le conseil d’administration de cette institution a donné son accord, lundi.
Une exécution sur quarante mois. Après quelques semaines de négociation, Madagascar obtient une enveloppe de 312,4 millions de dollars au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC). Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI), a donné son accord, lundi.
Selon un communiqué de l’institution de Bretton Woods, la décision de son conseil d’administration « ouvre la voix au décaissement immédiat de 69,4 millions de dollars ». Toujours selon cette missive, le paquet d’aide financière à décaisser sur une période de quarante mois « soutiendra la mise en œuvre de l’ambitieux programme de réforme économique des autorités visant à favoriser une croissance durable et inclusive et à réduire la pauvreté ».
À la lecture du communiqué de presse du FMI, les lignes d’affectation des quelques 312 millions de dollars de la FEC sont déjà tracées. Le texte indique que les réformes « seront concentrées », sur le renforcement de l’espace budgétaire pour permettre « les investissements et les dépenses sociales indispensables ». Il y a, aussi, l’amélioration de l’environnement des affaires et l’avancement du programme de lutte contre la corruption et de gouvernance.
Le renforcement de la politique monétaire et le soutien de la stabilité financière sont également, inscrits dans ces priorités. En somme les 312 millions de dollars devront donc, servir à soutenir ce que le FMI qualifie de « réformes structurelles pour accroître une croissance durable et inclusive réduisant la pauvreté ».
Toujours au regard des informations rapportées dans la missive de l’institution financière, pourtant, le package financier acquis avec la FEC, se concentrera, aussi, « sur le soutien à la reprise économique ». Ces mots sont ceux de Antoinette Sayeh, directrice générale adjointe du FMI, à l’issue de la réunion du conseil d’administration de l’institution.
Au-delà des discours institutionnels, la missive du Fonds monétaire international rapporte quelques impératifs auxquels Madagascar doivent s’en tenir, au risque de voir s’envoler la manne acquis au titre de la FEC. Comme à l’accoutumée, des évaluations périodiques de l’effectivité de ces engagements étatiques, sont programmées.
« (…) atténuer les risques budgétaires, notamment, en traitant le problème des passifs en lien avec la tarification des carburants et en mettant en œuvre le plan de redressement de la société Jirama avec l’appui de la Banque mondiale », figurent dans la liste des engagements étatiques. La question de la réforme de la tarification de la Jirama a électrisé les relations entre l’État et la Banque mondiale. Son application a, en effet, conduit à une grogne des usagers.
Déjà exacerbés par un service exécrable, les usagers de la Jirama se sont rebiffés contre la hausse des factures causée par l’application du tarif OPTIMA. Il faudra donc, que l’État et la Jirama trouvent la bonne formule afin de respecter les engagements vis-à-vis des partenaires internationaux, sans déplumer les usagers. Dans la liste des impératifs est, du reste, affichée le renforcement de « la transparence budgétaire », et la mise en œuvre des engagements de transparence non encore tenus.
L’incontournable amélioration du climat des affaires pour attirer les investisseurs privés est rappelée dans la missive du FMI. Pour cela elle ajoute que « les autorités se sont engagées à mettre pleinement en œuvre le cadre juridique de lutte contre la corruption ». Un point qui pourrait impliquer l’abandon de la proposition de loi révisant le texte sur les Pôles anti-corruption (PAC), toujours en attente d’adoption par le Sénat.