Politique monétaire - Un deuxième taux directeur décidé
La revue semestrielle de la politique monétaire de la Banque Centrale de Madagascar prévoit un deuxième taux directeur. Un nouvel instrument jugé plus moderne.
Un deuxième taux directeur pour les opérations à un jour est introduit. Un taux fixé à 0.9%. « Ce nouveau taux à un jour de maturité est le fruit des résultats d’analyses relatives aux évolutions récentes de la conjoncture macro-économique et des perspectives pour les prochains mois », explique Alain Rasolofondraibe, gouverneur de la Banque centrale. Par ailleurs, le taux directeur pour les opérations à un an de maturité à 9.5% reste maintenu. Le taux de crédit des banques primaires avoisine en moyenne les 17%. Un taux jugé encore trop élevé mais justifié, selon des explications, par l’insuffisance des transactions et le risque d’incidence sur l’environnement général des affaires dans le pays.
Le taux de bancarisation est l’un des plus faibles au monde avec seulement 5%. Comme justification à la mise en place de ce deuxième taux, le comité monétaire de la Banque centrale indique des excédents d’encaisse réelle ou d’avoirs monétaires malgré une tendance baissière de l’inflation ces derniers mois. Il est souhaitable de maintenir le niveau de la valeur réelle des avoirs monétaires car lorsque les prix augmentent, cette valeur doit être préservée pour faire face à une éventuelle inflation. Une demande de monnaie pour reconstituer la valeur de ces encaisses pourrait être observée d’où cette forme de régulation avec un taux directeur à un jour de 0.9%. « La Banque centrale reste attentive à l’évolution des variables pouvant à court terme déterminer le niveau de prix et prendra les mesures appropriées en cas de dérapage », indique encore le gouverneur.
Les excédents d’encaisse réelle présupposent l’existence d’une croissance potentielle dans l’économie qui pourrait absorber ces excédents. En effet, la revue semestrielle de la politique monétaire d’hier a également soulevé que la croissance économique est sur de bons rails, à l’analyse de la situation économique des quatre derniers mois de l’année 2018. Un taux de croissance soutenue de 5.2%, le plus élevé au cours de ces dernières années. Cette croissance nationale est supérieure à 1.6% par rapport à la croissance moyenne mondiale et à 2.2% à la croissance moyenne en Afrique subsaharienne.
La croissance a été mieux répartie entre les trois secteurs et soutenue par des investissements atteignant 20% du PIB, soit une hausse de 5 points par rapport aux réalisations des deux dernières années.
Malgré une hausse du coût de production pour les entrepreneurs, ces derniers déclarent avoir rehaussé le niveau de l’emploi et seraient capables de répondre à une éventuelle hausse de la demande. Les banques territoriales ont indiqué que l’octroi de crédits a augmenté au quatrième trimestre. Les secteurs du transport, commerce et distribution pétrolière sont les plus financés par les banques.