Conjoncture économique - Le marché de devise gagne en efficience
La note de conjoncture sur le Marché interbancaire de devises (MID) souligne que la transparence sur le marché a été nettement améliorée.
La Banky Foiben’i Mada-gasikara (BFM) défend la nécessité de la mise en place et de l’efficacité du Marché interbancaire de devises. A la fin de l’année 2018, la BFM constate que les chantiers d’ajustement et de réformes, entrepris depuis 2015 ont porté leurs fruits. « La transparence sur le marché a été améliorée pour le confort et une meilleure visibilité des opérateurs économiques. Les opérations des banques sur le marché et le rôle de la BFM ont été alignées aux standards internationaux. Les réformes ont également permis d’éliminer des transactions irrégulières » indique la note. Un gain en efficience est remarqué de par la mise en œuvre d’un mécanisme de détermination du cours.
Une démarche qui établit la confiance entre les opérateurs économiques, les banques commerciales et la banque centrale. Les avoirs bruts de la BFM se sont renforcés, « un mouvement attribuable au déblocage des aides et prêts budgétaires ». L’encours des réserves de change de BFM a représenté 3.8 mois d’importation de biens et de services à la fin octobre 2018, contre l’équivalent de 3.5 mois à la même date en 2017.
Mais les demandes d’achat de devises ont augmenté plus fortement que les importations, tandis que les offres provenant des recettes d’exportation ont diminué. Sur les dix premiers mois de 2018, le gap commercial représente 4.8% du PIB, contre 3.8% sur la même période en 2017. L’accroissement des exportations (+5.6%) n’a pas pu compenser celui des importations qui était plus élevé (+7.9%).
Des importations importantes d’énergie, de riz, de biens de consommation et d’équipements et de matières premières de Zone franche sont soulignées. « Sur la période allant de janvier à octobre, les achats de devises pour importation d’énergie ont augmenté de 22% entre 2017 et 2018 tandis que les cessions de devises provenant de l’exportation de vanille ont diminué de 22% » détaille la BFM. Cette disparité s’explique également par un contexte sociopolitique « incertain » où les devises étrangères sont considérées comme valeur refuge. Les vendeurs sont en effet, moins pressés de vendre leurs devises sur le marché tandis que les acheteurs se précipitent pour en acheter. « Une anticipation généralisée d’une dépréciation de l’ariary » affirme la note.
Un ralentissement des agrégats monétaires ainsi qu’une augmentation des crédits à l’économie ont été également enregistrés. La note mentionne par ailleurs que la balance de paiements du pays s’est détériorée, cette tendance étant expliquée par le creusement du déficit commercial. « Afin de veiller sur la stabilité interne et externe de la monnaie, la BFM prend les mesures conventionnelles nécessaires sur le marché pour lisser les fluctuations excessives sur le court-terme » finit la note.