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Culture

Restitution historique : Des reliques malgaches pourraient retrouver leur terre d'origine

14/12/2023 10:29 © Moov.Mg

Une lueur d'espoir se profile pour Madagascar, alors que l'Assemblée nationale française a adopté une proposition de loi, visant à faciliter la restitution de restes humains détenus par les musées et collections françaises. Parmi ces reliques, trois crânes Sakalava pourraient enfin retrouver leur terre d'origine après des décennies de quête de justice.

Collections françaises contestables

Lundi dernier, députés et sénateurs ont voté en première lecture cette proposition de loi, marquant un virage dans la politique culturelle française. À l'initiative de la sénatrice Catherine Morin-Desailly, du communiste Pierre Ouzoulias, et du LR Max Brisson, cette loi vise à remédier aux acquisitions contestables, voire violentes, de restes humains par les institutions publiques françaises. La procédure administrative introduite par cette proposition de loi permettrait la restitution de restes humains, remontant à l'année 1500, à leurs pays d'origine. La demande de restitution sera examinée de manière transparente et collégiale, appuyée par un travail scientifique, avec pour objectif de garantir un traitement funéraire ou mémoriel approprié.

Réparation historique

Au cœur de cette démarche se trouve la demande de restitution émanant de Madagascar. Trois crânes Sakalava de Belo sur Tsiribihina, collectés à la fin du XIXe siècle lors de la conquête coloniale, dont celui présumé du roi Toera, décapité en 1897 à Ambiky, ancienne capitale royale du Menabe. Le crâne du roi Toera est devenu un emblème de la résistance malgache à la colonisation. Pour les Sakalava, réunis tous les quatre ans pour célébrer leurs ancêtres lors du « Fitampoha », la privation de ce crâne est une blessure persistante. L'historienne Klara Boyer-Rossol a retracé cette histoire jusqu'au Musée de l'Homme à Paris, où des comparaisons génétiques sont en cours pour confirmer leur origine. Si la demande malgache est acceptée, ce serait une réparation historique pour les Sakalava.

Une version définitive attendue

Cette proposition de loi, comblant un "manque" selon la ministre de la Culture, s'inscrit dans une démarche plus large de reconnaissance des erreurs historiques, rappelant la loi adoptée en juillet sur la restitution des biens culturels spoliés par l'Allemagne nazie. En conclusion, cette proposition de loi marque un pas significatif vers la justice et la reconnaissance des droits des peuples dont les restes humains ont été injustement conservés dans les collections françaises. La commission mixte paritaire devra maintenant œuvrer à établir une version définitive de ce texte consensuel, offrant ainsi une chance de réconciliation mémorielle pour les Sakalava de Madagascar et pour tous les autres peuples concernés.

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