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Culture

Patrimoine - Le crâne de l’Ampanjaka Toera à rapatrier

22/09/2021 02:09 © Moov

Une relique ancestrale, le crane de l’illustre Ampanjaka Toera alors décapité au début de la colonisation marque l’histoire de la Grande île. Alors retenu dans l’Hexagone, il est en voie de retrouver enfin son pays.


SELON l’histoire, c’est en 1897 que l’Ampanjaka Toera l’un des derniers souverains « Andriana » à avoir régné sur le royaume du Sakalava Menabe disparu. Un illustre personnage, qui aurait inspiré par son courage et son engagement, mais qui compte aussi parmi les victimes de la fameuse « tragédie d’Ambiky », lors d’une attaque sanglante de l’armée française dans la capitale royale du Menabe. Dans la nuit du 29 au 30 août 1897, l’Ampanjaka Toera surnommé Andriamilafikarivo fut décapité par ses assaillants.

Sa tête fut alors saisie et aurait disparu sans trace officielle. Les descendants de l’Ampanjaka Toera revendiqueront des générations plus tard la restitution de la part des principaux concernés. Liés aux festivités traditionnelles du « Fitampoha», ces descendants de l’illustre monarche, représentés par la famille Kamamy, souhaitent ainsi retrouver le crâne de leur ancêtre pour la constitution d’une relique en son honneur. C’est dans cette optique que la ministre de la Communication et de la culture, Lalatiana Andriantongarivo a reçu en audience, hier matin, l’ambassadeur de France, Christophe Bouchard dans son bureau. Une rencontre enrichissante et interculturelle entre les deux parties qui vise à entamer les démarches pour la restitution à Madagascar du crâne du fameux Roi Sakalava Toera.

Une initiative qui fait suite à une promesse lancée par le président de la République Andry Rajoelina en personne, lors de la cérémonie d’inauguration du Rovan’i Madagasikara. La restitution du crâne de l’Ampanjaka Toera rentre dans le cadre d’un programme inhérent au renforcement de notre « identité culturelle » au delà de cette époque de la colonisation. Une action d’envergure, qui s’inscrit dans la continuité du programme culturel auquel s’engage le ministère de la Communication et de la culture conformément au programme présidentiel et les « Velirano» du Chef de l’État. L’Ampanjaka Toera compte ainsi parmi les victimes d’une discipline très en vogue chez les colons à cette époque, à savoir la « crâniologie ». Il s’agit d’une pratique qui aurait exigé une accumulation de crânes, permettant de constituer des séries, en vue d’établir des classifications raciales. Selon une rétrospection réalisée par le journal le Monde en 2016, deux crânes de personnalités émérites Sakalava furent envoyés de Morondava à Tuléar, puis expédiés via la Réunion, jusqu’à Marseille et enfin Paris.

Ces crânes furent inventoriés parmi les objets entrés en 1899 dans le département des collections d’anthropologie du Muséum d’histoire naturelle de Paris, où ils sont entreposés à l’abri du regard du public et sont aujourd’hui en bon état. D’autres volets de la coopération entre Madagascar et la France ont également été abordés hier entre la ministre de la Communication et de la culture et l’ambassadeur de France, notamment sur les Musées et sur les livres et la lecture publique.

 

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