Sainte-Marie : Découverte probable du légendaire navire Fiery Dragon
Après quinze jours de fouilles intensives, une mission archéologique sur l'île Sainte-Marie a dévoilé des vestiges importants datant de l'époque des pirates, notamment les restes d'un navire possiblement le Fiery Dragon, et des fragments de céramiques malgaches.
Mis au jour d’un site archéologique
Une mission archéologique récente, dirigée par Jean Soulat, a permis de découvrir un site d'importance historique près de l'îlot Madame, sur l'île Sainte-Marie. Dans un périmètre de 100 mètres, les archéologues ont mis au jour les restes d'un navire coulé par les pirates dans les années 1720, supposé être le Fiery Dragon, ainsi que les vestiges d'une cabane occupée par les forbans de la même époque. Les fouilles ont été menées sur deux zones distinctes : une zone terrestre et une zone sous-marine. La zone sous-marine a révélé une grande quantité d'objets, parmi lesquels de la porcelaine chinoise de la fin de la période Kangxi, attestant des échanges commerciaux de l'époque. Sur le site terrestre, des fragments de céramiques malgaches ont été retrouvés, suggérant un lieu de rencontre entre pirates et population locale entre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle.
Un programme de recherche dédié à la piraterie
Jean Soulat, initiateur de ce programme de recherche en 2019, a également fondé l'association ADLP (Archéologie de la Piraterie). Ce programme vise à approfondir la compréhension des activités des pirates dans l'océan Indien. Les objets découverts ont été remis au musée de la Reine Betia, contribuant à enrichir le patrimoine historique et culturel de Madagascar. Cette mission s'inscrit dans la continuité de fouilles précédentes effectuées en mai et décembre 2022, sous l'égide des universités de Caen-Normandie, d'Aix-Marseille, de Tamatave (Toamasina) et de Tananarive (Antananarivo). Ces recherches ont mobilisé une vingtaine de chercheurs et d'étudiants malgaches, sous la supervision du paléographe nord-américain John de Bry, ainsi que Lucien Rakotozafy et Chantal Radimilahy de l'Institut des civilisations du musée d'art et d'archéologie (ICMAA).
Historiquement, l'île Sainte-Marie servait de refuge aux pirates ayant quitté les Caraïbes pour l'océan Indien. Ils y séjournaient temporairement avant de reprendre la mer. Les récentes découvertes archéologiques offrent un éclairage nouveau sur cette période, illustrant les interactions entre pirates et locaux, et enrichissant notre compréhension de cette époque tumultueuse.