Éducation : La pénurie d'enseignants, un défi mondial
À l'occasion de la Journée mondiale des enseignants célébrée le 5 octobre 2023, l'UNESCO a publié de nouvelles données alarmantes : il manque encore 44 millions d'enseignants dans le monde pour atteindre l'objectif d'un enseignement primaire et secondaire pour tous d'ici 2030. Ce problème complexe trouve ses racines dans trois facteurs principaux : les mauvaises conditions de travail, le haut niveau de stress et la faible rémunération des enseignants.
Faible rémunération
L'une des raisons majeures de cette pénurie d'enseignants réside dans le manque d'attractivité de la profession. Les enseignants jouent un rôle essentiel dans nos sociétés, mais de nombreux défis entravent leur recrutement et leur rétention. Dans de nombreux pays, les mauvaises conditions de travail sont monnaie courante. Les enseignants sont souvent confrontés à un manque de moyens matériels, à des responsabilités administratives écrasantes et à un manque de soutien hiérarchique, ce qui peut les décourager. Le niveau de stress est un autre facteur clé. Les enseignants soumis à un stress élevé sont deux fois plus susceptibles de quitter la profession, en particulier au cours de leurs premières années de carrière. De plus, la faible rémunération est un problème universel. Dans de nombreux pays, les enseignants du primaire ne sont pas rémunérés à la hauteur de leurs qualifications, ce qui dévalorise la profession.
Conditions de travail difficiles
Madagascar illustre parfaitement ces défis. Selon le SEMPAMA (SEndikan’ny MPAnabe MAnerana ny NOSY), sur les quelque 200 000 enseignants en exercice, seuls 75 000 ont le statut de fonctionnaire, tandis que le reste est composé d'enseignants contractuels ( FRAM). Ces derniers ne bénéficient souvent que de subventions mensuelles insuffisantes, ce qui rend leur travail précaire. De plus, les enseignants à Madagascar sont confrontés à des conditions de travail difficiles, à des infrastructures défaillantes et à un manque de matériel pédagogique adéquat. Face à cette pénurie systémique d'enseignants, l'UNESCO recommande plusieurs mesures pour rendre la profession d'enseignant plus attractive. Cela inclut l'investissement dans la formation initiale et continue des enseignants, la mise en place de programmes de mentorat, l'assurance de salaires compétitifs, la réduction des tâches administratives, la promotion d'un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, la fourniture de services de santé mentale, et le renforcement de l'encadrement dans les établissements.
