Intelligence artificielle : L'UNESCO promeut son utilisation éthique et respectueuse dans l'éducation
L'intelligence artificielle (IA), cette technologie qui permet aux machines d'accomplir des tâches autrefois réservées aux humains, offre des perspectives passionnantes pour l'apprentissage, mais elle soulève également des préoccupations éthiques, sociales et culturelles. Ainsi, l'UNESCO a lancé le tout premier Guide mondial pour l'IA générative dans l'éducation et la recherche.
Préserver les droits humains
Ce guide énonce des principes et des actions à mettre en œuvre pour exploiter l'IA tout en préservant les droits humains et le développement durable. L'IA générative comme le ChatGPT, Bing Chat ou Bard, capable de créer du contenu original à partir de données existantes, peut enrichir les ressources pédagogiques, stimuler la créativité des apprenants et personnaliser les parcours d'apprentissage. Cependant, elle peut aussi engendrer des problèmes tels que la manipulation, le plagiat, la discrimination et les atteintes à la vie privée. Elle peut également soulever des questions quant au rôle des enseignants, à la qualité des contenus et à l'évaluation des compétences.
Quatre domaines prioritaires
Le Guide de l'UNESCO propose quatre domaines prioritaires pour encadrer l'utilisation de l'IA générative dans l'éducation. Il propose de renforcer les capacités nationales pour élaborer des politiques éducatives basées sur l'IA. Il suggère de développer les compétences numériques nécessaires pour l'ère de l'IA, tant pour les apprenants que pour les enseignants. Il recommande de promouvoir une utilisation éthique et inclusive de l'IA pour améliorer l'éducation. Il conseille de soutenir la recherche et l'innovation en IA pour relever les défis éducatifs. Ces directives s'inspirent des recommandations de l'UNESCO sur l'éthique de l'IA et du Consensus de Beijing de 2019 sur l'IA dans l'éducation, qui prônent une approche centrée sur l'humain, l'inclusion, l'équité, l'égalité des genres et la diversité culturelle et linguistique.
Catalyseur du développement éducatif
À Madagascar, certaines organisations ont intégré l'IA dans l'éducation. Il y a, par exemple, le Laboratoire d’Intelligence Artificielle de Madagascar (LIAM) qui propose des formations et des ateliers sur l'IA pour les élèves, les étudiants, les enseignants et les professionnels. Ces initiatives témoignent de l'intérêt croissant des Malgaches pour l'IA en tant que catalyseur du développement éducatif et un secteur clé pour son avenir.
À utiliser de manière responsable
Par ailleurs, le ministre de l'éducation nationale, le Dr Marie Michelle SAHONDRARIMALALA, est contre l'utilisation de Chatgpt par les élèves et les étudiants. Dans une publication sur sa page Facebook au mois de mai dernier, elle a qualifié le Chatgpt comme un outil ni fiable ni scientifique, et qu'il peut nuire à l'apprentissage et à la construction de l'Homme. Elle défend une vision traditionnelle de l'éducation, basée sur les connaissances fondamentales et les capacités cognitives et de raisonnement. L’UNESCO, quant à lui, voit dans l'IA générative une opportunité majeure pour le développement humain, pourvu qu'elle soit utilisée de manière responsable.
Une chance pour Madagascar
En somme, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour garantir une utilisation éthique et équitable de l'IA. Il faut favoriser le dialogue entre les acteurs publics, privés, académiques et civils, améliorer les infrastructures numériques dans les écoles, former les enseignants à l'utilisation de l'IA, et sensibiliser les élèves aux enjeux de cette technologie. En fin de compte, l'IA représente une chance pour Madagascar de s'affirmer dans le domaine de l'IA en Afrique, mais cela nécessite une approche globale, inclusive et réfléchie. L'éducation joue un rôle clé dans cette transition vers une société numérique, humaine et durable.
