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Economie

Produits d'artisanat - Le tapis mohair d’Ampanihy disparaît

11/03/2020 02:05 © Moov

Le tapis qui a fait la renommée d’Ampanihy, dans la région Sud-ouest dans les années 1990-2000 n’existe plus. La matière première essentielle fait défaut.


Mort lente. Le tapis fait en laine de chèvre appelé mohair n’existe plus sur le marché. Ce produit de décoration fait entièrement à la main, qualifié de luxe, dépend de la disponibilité de la laine portée par les chèvres de race « angora ». Une race introduite depuis l’Afrique du Sud et l’Amérique du Sud. Seulement, depuis près de dix ans, les tisserands et les professionnels de l’art de fabrication de tapis mohair peinent à trouver, ou ne trouvent carrément plus, la qualité de laine issue de la chèvre Angora.

« La chèvre angora a disparu d’Ampanihy. On n’y voit plus que des tapis faits de la laine d’une autre race ou de mélanges de plusieurs races de chèvre. La qualité du tapis est loin d’être satisfaisante avec des poils lourds, incongrus et même allergisants », explique Marco Tsaradia, député élu à Ampanihy.

Le tapis original n’est donc pas celui commercialisé du côté d’Ampefiloha, à Antananarivo, ni du côté du camp de la gendarmerie à Sanfily Toliara. Une tisserande d’Ampanihy explique, en effet, que le véritable tapis mohair est lisse d’apparence et chaque pièce est unique. Le parlementaire suggère la revalorisation de la filière en introduisant des chèvres angora d’Afrique du Sud et d’en faire toute une chaîne intégrée.
« Une amélioration génétique est essentielle. La filière doit se constituer en mini-industrie. L’acteur doit être à la fois un éleveur professionnel qui respecte les tontes biannuelles ainsi que les fréquences de portée des chèvres. L’éleveur doit être également tisserand et commerçant. Le marché est loin d’être saturé », ajoute encore le député d’Ampanihy. Une chèvre angora coûterait 150 euros et une centaine de têtes suffirait à démarrer ce projet.

Le tapis mohair est typique du pays, ce que le tapis persan l’est pour les Iraniens. L’histoire commence dans les années 50-60 où des « Maisons Mohair » existaient même à Ampanihy. La laine de chèvre angora est utilisée par les skieurs dans les pays froids mais elle sert exceptionnellement à fabriquer du tapis à Madagascar.

Le tapis est fait main et il faut un mois pour réaliser un mètre carré de tapis. Les motifs, qui utilisent des teintures végétales, sont essentiellement inspirés de la culture Antandroy et Mahafaly. La filière a connu son essor au début des années 2000 avec des entrepreneurs tels qu’Eric Mallet. Selon plusieurs sites, celui-ci a porté haut ce produit artisanal sur le marché international.
Des associations féminines d’Ampanihy se sont professionnalisées dans la filière, et lors de la célébration de la Journée internationale pour les droits des femmes, elles ont rappelé le poids de cet artisanat dans l’économie locale. Malheureusement, le ministère de l’Élevage ne prévoit aucun programme de réintroduction de la race angora

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