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Incendies en Amazonie: les brûlis désormais interdits au Brésil

29/08/2019 21:06 © Moov

Incendies en Amazonie: les brûlis désormais interdits au Brésil

Annoncée pour freiner la progression des incendies en Amazonie et tenter de démontrer la réactivité du Brésil, l'interdiction temporaire des brûlis agricoles est entrée en vigueur jeudi, mais beaucoup doutent de son efficacité.

De même, l'entrée en action de l'armée brésilienne le week-end dernier n'a encore eu aucun effet probant: plus de la moitié des 1.628 nouveaux départs de feu enregistrés en 24 heures par l'Institut national de recherche spatiale (INPE) l'ont été en Amazonie, malgré le déploiement de 18 avions et 3.900 hommes.

Un premier avion bombardier d'eau financé par l'aide d'urgence de 20 millions de dollars décidée lundi par le G7 a décollé mercredi au Paraguay pour lutter contre les incendies de la forêt amazonienne, en coordination avec le Chili, a annoncé jeudi la présidence française.

D'autres devaient décoller prochainement, notamment vers la Bolivie, pays également très touché par les feux de forêt.

Dans l'attente d'une réponse du président Jair Bolsonaro, qui a créé la veille la confusion sur la volonté de Brasilia d'accepter ou non l'aide du G7, l'envoi d'avions bombardiers d'eau au Brésil n'était pas d'actualité. 

Les impressionnantes images de zones entières de la forêt tropicale dévorées par les flammes ont provoqué une immense émotion dans le monde, et mis M. Bolsonaro sous forte pression.

Son décret suspendant pendant deux mois le recours aux brûlis dans tout le Brésil, sauf certaines exceptions, est entré en vigueur. Les brûlis sont pratiqués le plus souvent pour faire de la place aux cultures agricoles et à l'élevage bovin, gros secteur exportateur du Brésil.

Mais un grand scepticisme prévalait quant à l'efficacité de cette mesure.

"Il est difficile de croire que cela aura le moindre impact sur le terrain", a dit à l'AFP Rodrigo Junqueira, agronome et porte-parole de l'Institut socio-environnemental. "Celui qui brûle (la forêt) sans permis ne va pas respecter" un décret.

Pour Daniel Azevedo Lobo, procureur à Rondônia, Etat amazonien du nord-ouest très touché par les feux de forêt, "70% de la déforestation est dû aux activités d'organisations criminelles, et non d'individus isolés", et "il faut attaquer le problème à la source".

"Dans le Rondônia, comme dans toute l'Amazonie, il y a des groupes organisés qui envahissent les terres. Ce sont souvent des coupeurs de bois qui s'accaparent ces terres et débitent les arbres sur place", explique-t-il. "Il manque beaucoup de contrôles à Rondônia".

# "Situation très grave"

Au Japon, le secrétaire général de l'ONU a souhaité "une réunion dédiée à la mobilisation de soutiens" à l'Amazonie en marge de l'Assemblée générale, du 20 au 23 septembre, au risque d'irriter Brasilia.

"La situation en Amazonie est, clairement, très grave", a déclaré Antonio Guterres, à Yokohama pour une conférence sur le développement de l'Afrique.

"La communauté internationale doit se mobiliser avec force pour soutenir les pays d'Amazonie afin de mettre fin aux incendies aussi rapidement que possible par tous les moyens possibles et mener ensuite une politique complète de reforestation".

L'ex-président brésilien de gauche Lula a estimé, dans une interview réalisée par la BBC dans son centre de détention à Curitiba (sud), que Jair Bolsonaro "fait un mal énorme au peuple brésilien (...) en partie par ignorance" car "il ne sait pas bien de quoi il parle".

"Vous ne pouvez pas offenser les (pays) comme le fait (le président américain Donald) Trump ou comme le fait Bolsonaro. Bolsonaro n'a pas la moindre idée des relations internationales. Il ne peut pas être pris au sérieux", dit Lula, en prison pour corruption.

# "Acheter la souveraineté brésilienne"

Mercredi, M. Bolsonaro avait alimenté une polémique déjà vive avec le président français Emmanuel Macron en demandant pour la deuxième fois en deux jours que ce dernier "retire ses insultes".

Il "m'a traité de menteur et à deux reprises a dit que la souveraineté (brésilienne sur) l'Amazonie devait être relativisée", a-t-il dit à des journalistes. "Nous pourrons nous parler quand il se sera rétracté après ce qu'il a dit contre ma personne."

M. Macron avait accusé M. Bolsonaro d'avoir "menti" sur ses engagements environnementaux puis estimé que la question de la souveraineté de l'Amazonie, que neuf pays abritent, était ouverte. 

La France a été copieusement attaquée par le gouvernement brésilien, et M. Bolsonaro a traité de M. Macron de "colonialiste" avant de s'en prendre à son épouse Brigitte.

Jair Bolsonaro a aussi accusé la France et l'Allemagne "d'être en train d'acheter (la) souveraineté brésilienne" sur l'Amazonie avec l'offre d'aide financière du G7. 

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