Statut de l’opposition - Ravalomanana veut rassurer Rajoelina
Marc Ravalomanana a tenu à calmer les esprits de retour de son séjour en Europe. Il compte diriger une opposition qui apporte des idées de développement.
Une mise au point. Dès son retour d’un séjour d’une semaine en Europe, Marc Ravalomanana a convoqué la presse à son quartier général à Bel air. À l’ordre, du jour, une mise au point sur la manière dont le parti Tiako i Madagasikara compte mener son rôle d’opposition. D’emblée, l’ancien chef de l’État a déclaré que l’intention de son parti n’est pas de fomenter un coup d’État mais d’apporter sa vision des choses dans la manière de conduire les affaires du pays. Une force de proposition donc qui, à l’instar des autres pays qui se veulent être démocratiques, joue un rôle capital pour instaurer une véritable démocratie.
«Nous pouvons ne pas être d’accord sur la manière dont le pouvoir gère le pays mais il nous incombe également d’apporter des contre-propositions pour le bien de Madagascar. La communauté internationale est attentive à une opposition qui joue parfaitement son rôle », a déclaré Marc Ravalomanana à la presse hier.
Évidemment, cette déclaration de l’ancien président fait suite à l’intention du régime de retoucher, voire de changer la loi sur le statut de l’opposition. C’est un des sujets qui figurent à l’ordre du jour de la session extraordinaire du Parlement qui vient d’être convoquée.
Un des objectifs son de cette initiative serait d’écarter, voire d’éliminer Ravalomanana qui ne cache pas son ambition de devenir chef de l’opposition qui, dans le texte actuel, jouit de fait du statut de parlementaire. Dans le contexte actuel, la légitimité du TIM, seul parti qui s’est déclaré officiellement opposant, et donc de son président, pour briguer le siège de chef de l’opposition est plus que légitime. Mais cette situation semble déranger le pouvoir au plus haut point, jusqu’à remettre en question une loi qui a été élaborée et validée du temps de la Transition de Rajoelina et qui n’a jamais été mise en application.
La balle est donc maintenant dans le camp Rajoelina. Logiquement, l’avènement officiel de l’opposition aurait également dû se faire lors de la session de mise en place du bureau permanent de cette institution la semaine dernière. Mais le sujet n’a jamais été évoqué, laissant entendre l’embarras du régime sur la question.