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Espagne: négociations contre la montre pour reconduire Sanchez au pouvoir

24/07/2019 21:06 © Moov

Espagne: négociations contre la montre pour reconduire Sanchez au pouvoir

Les socialistes espagnols et la gauche radicale, Podemos, négociaient âpremement mercredi la composition d'un gouvernement commun qui permettrait au Premier ministre Pedro Sanchez d'être reconduit au pouvoir jeudi par un vote de confiance des députés.

Mais les exigences de Podemos, le partenaire minoritaire dans un futur cabinet, ont compliqué ces tractations contre la montre qui pourraient déboucher sur le premier gouvernement de coalition en Espagne depuis la guerre civile en 1936-39.

Pedro Sanchez, vainqueur des dernières législatives, a échoué au premier tour d'investiture comme chef du gouvernement quand son parti s'est retrouvé pratiquement seul à voter pour lui alors qu'il avait besoin de la majorité absolue de 176 sièges sur 350 à la Chambre. 

Au deuxième tour jeudi, il lui suffira de recueillir plus de oui que de non. Mais il lui faut pour ça arracher un accord à Podemos.

Ce parti né en 2014 d'un mouvement de protestation contre l'austérité imposée pendant la crise économique, a réclamé une vice-présidence et cinq ministères, a révélé mecredi soir l'entourage de M. Sanchez en publiant la liste des exigences de Podemos. 

# "Propositon inadmissible"

"Cette proposition est considérée comme inadmissible", a fait savoir une source des services du Premier ministre, en précisent que les négociations n'étaient pas rompues pour autant. 

Rendre public un document de travail apparait comme un moyen de faire pression sur Podemos, dont les socialistes se méfient ouvertement.

Le chef de Podemos, Pablo Iglesias, qui a déjà dû renoncer à siéger au gouverment à la demande de Sanchez, les avait accusés mardi de vouloir "humilier" son parti en ne lui offrant que "des rôles de figurants". 

Podemos "ne se laissera pas piétiner" avait-il lancé au Premier ministre, lors d'un débat acrimonieux devant les députés médusés.

Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) a donc mis une nouvelle offre sur la table mercredi mais Podemos avait estimé qu'elle ne contenait "rien de nouveau". 

"Le PSOE n'est pas prêt à partager" alors que "nous voulons des postes de responsabilité pour impulser des politiques sociales en matière d'égalité, de travail, de finances publiques et de transition écologique", avait déclaré un membre de Podemos.

Le parti de gauche radicale, qui compte 42 députés contre 123 socialistes, rappelle amèrement qu'il a déjà dû renoncer aux ministères régaliens: Intérieur, Justice, Défense, Affaires étrangères et Finances.

Les négociateurs ont jusqu'à jeudi à 13H30 (11H30 GMT) pour s'entendre, l'heure fixée pour le début du second tour d'investiture.

Un accord des deux partis de gauche est pratiquement assuré des soutiens et des abstentions de petits partis régionaux, y compris les indépendantistes catalans de Esquerra Republicana Catalana (ERC, Gauche républicaine catalane), nécessaires à l'investiture de Pedro Sanchez.

Mais cette coalition n'aura pas les coudées franches pour mener des réformes d'envergure, relève Antonio Barroso, du cabinet de consultants Teneo. 

"Ils n'auraient pas de majorité dans une chambre très fragmentée" et "en fait l'entrée de Podemos va encore limiter la marge de manoeuvre de Sanchez pour négocier des accords politiques ponctuels", vu l'antagonisme entre Podemos et les partis de droite, estime-t-il.

# Eviter septembre

S'ils échouent à s'entendre en revanche, Pedro Sanchez aura jusqu'au 23 septembre pour trouver une formule qui lui permette de se maintenir au pouvoir, faute de quoi de nouvelles élections seront automatiquement convoquées en novembre. Ce seraient les quatrièmes en quatre ans.

Mais septembre "n'est pas une période faste pour faire de la politique", a averti le chef du groupe parlementaire d'ERC à la chambre Gabriel Rufian, en incitant le PSOE à pactiser avec Podemos.

"On sera alors tout près" du verdict du procès de 12 leaders séparatistes catalans pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne, a-t-il rappelé. Leur condamnation attendue risque de remobiliser les séparatistes qui organisent déjà tous les ans une manifestation monstre pour la journée de la Catalogne, le 11 septembre.

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