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Nationale

Institution - Une Assemblée nationale univoque

03/07/2019 03:30 © Moov

La HCC a confirmé, hier, les résultats provisoires des élections législatives. Avec une majorité écrasante, les pro-pouvoir dicteront leur loi à la Chambre basse.


Pensée unique. Comme ça a été le cas au Sénat durant ces dernières années, l’Assemblée nationale sera archi-dominée par un courant politique durant cette nouvelle législature. Les partisans de Andry Rajoelina, président de la République, ont raflé près des deux-tiers des sièges à la Chambre basse.

La Haute cour constitutionnelle (HCC), a proclamé les résultats définitifs des élections législatives, hier. Les juges d’Ambohidahy ont confirmé les résultats provisoires publiés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le 15 juin. Durant une cérémonie, singulièrement courte, d’environ une heure, la HCC a énoncé solennellement les noms des cent-cinquante-et-un députés nouvellement élus, pour siéger à la salle des séances de l’institution de Tsimbazaza.

Sur les cent-cinquante-et-un nouveaux élus, quatre-vingt-quatre sont issus de l’écurie « Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina », présentée sous le sigle IRD. À eux devraient s’ajouter, au moins, une vingtaine d’indépendants. La liste des nouveaux députés, proclamée par la HCC, hier, compte quarante-cinq élus sous des couleurs indépendantes. Près de moitié d’entre eux ont déjà prêté allégeance au Chef de l’État, bien avant la confirmation de leur élection, par la Cour d’Ambohidahy.

Cette cérémonie d’allégeance s’est déroulée, à Ambohitsirohitra, vendredi, durant une réunion avec Pierre Holder, directeur des affaires politiques à la présidence de la République. « Il y en a d’autres qui n’ont pas pu venir, mais qui vont suivre notre démarche», affirme l’un des indépendants qui a pris part à la réunion de vendredi.

Avec le soutien des députés indépendants, le camp Orange devrait aisément dépasser le nombre nécessaire pour une majorité absolue à l’Assemblée nationale. La répartition des forces à la Chambre basse, largement en faveur du pouvoir, pourrait donner carte blanche à ce dernier, dans ses actions. Il dispose, en principe, d’un boulevard pour faire passer toutes les initiatives de texte qu’il souhaite. Surtout, qu’en face, le Sénat est réduit au service minimum.

Toujours sous la menace d’une suppression ou d’une réduction d’effectif, et vu que la majorité des sénateurs ont tourné leur veste dans l’espoir de s’agripper à leur siège, il est peu probable qu’une résistance politique s’organise du côté de l’institution d’Anosy. Le parti « Tiako i Madagasikara» (TIM), qui s’est déclaré opposant officiel, hier, ambitionne de jouer le rôle de contre-pouvoir.

Avec seize députés, il sera, toutefois, difficile pour les ouailles de Marc Ravalo-manana, ancien Chef d’État, de peser dans les débats parlementaires. Olga Ramalason, secrétaire générale du TIM, indique que le parti mène des tractations avec des députés indépendants. Rien n’est certain, pour l’instant. La tendance au sein des indépen# dants semble être de privilégié le confort politique. Les quelques élus au nom d’autres partis politiques, du reste, semblent être là, juste pour éviter une traversée du désert.

A l’allure où vont les choses, pourtant, il sera difficile de contrer le rouleau compresseur Orange, au Parlement. L’opposition pourrait être limitée à un rôle d’interpellation, même si les dispositions légales accordent à son chef une place de vice-président de l’Assemblée nationale. Les limites de l’omnipotence des partisans du Président de la République au sein du pouvoir législatif pourraient être, en interne.
Il n’est, pour l’instant, pas indiqué si les députés indépendants pro-pouvoir constitueront un groupe parlementaire à part entière, ou s’ils rejoindront l’IRD pour constituer un méga-groupe. La plupart de ces indépendants sont des redoublants, et ont brillé par leur versatilité durant la précédente législature. Au sein des Oranges, la solidarité et la discipline de parti risquent d’être déjà mises à l’épreuve.

Les résultats définitifs sont à peine proclamés, que les luttes d’influence commencent pour siéger au sein du bureau permanent de la Chambre basse. Selon les indiscrétions, le siège de Président de l’Assemblée nationale, serait particulièrement disputé et des clans se formeraient déjà. L’IRD aura jusqu’au 16 juillet, début de la session spéciale, à Tsimbazaza, pour se mettre d’accord.

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