Hécatombe à Mahamasina - Le seizième corps abandonné à la morgue
Quinze dépouilles ont été récupérées par les familles des défunts après les échauffourées meurtrières survenues pendant la fête nationale.
Alors que les proches et connaissances des personnes ayant trouvé la mort au stade de Mahamasina dans la soirée de la célébration de la fête de l’indépendance pansent encore leurs plaies, la famille du seizième défunt n’a pas encore pu faire son deuil. Jusqu’aujourd’hui, la dépouille de celui-ci est encore conservée dans la chambre froide de l’Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona. Le défunt est un jeune homme âgé d’une vingtaine d’années de source hospitalière. Ni pièce d’identité, ni téléphone portable ni autres indices susceptibles de permettre de remonter de fil en aiguille jusqu’aux personnes qui le connaissent n’ont été retrouvés sur lui. Les médecins légistes de l’hôpital d’Ampefiloha ont pour leur part autopsié le corps afin de déterminer les causes du décès.
La plupart des personnes ayant péri dans le drame sont des jeunes résidant dans les agglomérations urbaines de la capitale et leurs périphéries. Certaines sont originaires des provinces, mais sont domiciliées à Tana. Pour la dernière victime, le manque de renseignements bloque l’identification. Les responsables de la morgue appellent la famille du jeune défunt à récupérer le corps au plus vite. Des annonces ont même été faites à la radio nationale, mais toujours sans résultats.
En principe, les dépouilles non récupérées sont enterrées dans la fosse commune d’Anjanahary une quinzaine de jours après son entrée à la morgue et c’est le Bureau Municipal d’Hygiène (BMH) auprès de la commune urbaine d’Antananarivo qui s’en assure. Cette tragédie est soldée par une hécatombe près de la parade militaire et avant le spectacle sur podium. Parmi les personnes mortes écrasées lors des bousculades qui se sont produites aux portails figurent dix mineurs, dont six fillettes âgées de douze à quinze ans ainsi que quatre garçonnets dont le plus petit est âgé d’à peine quatre ans.
L’identification des corps de deux fillettes, respectivement âgées d’environ douze et quinze ans n’a pas été tâche aisée. Pour le jeune homme dont le corps est encore conservé dans la chambre froide, la famille demeure introuvable.
Au service des urgences, le nombre de blessés reste statique. Cent personnes y ont été dénombrées au total. La plupart de ces derniers ont pu regagner leurs foyers respectifs après avoir reçu les soins nécessaires. Un peu plus d’une dizaine dont l’état est encore préoccupant prennent, pour leur part, du poil de la bête dans différents services de l’hôpital dont celui de la neurologie et de la traumatologie.
L’échauffourée est survenue à l’entrée principale du stade et au portail Nord lorsqu’une marée humaine s’est ruée pour entrer au moment où les autorités ont quitté les lieux après le défilé militaire. Alors qu’une bousculade s’est produite au portail principal, dès que l’artiste Rossy a démarré son répertoire avec sa chanson « Raiso amin’ankafalina », des éléments des forces de l’ordre postés à cette entrée ont orienté les spectateurs qui affluaient vers le portail Nord.