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Nationale

Législatives - Chassé-croisé Ravalomanana - Rajoelina

23/05/2019 04:54 © Moov

Il ne reste plus que trois jours avant la fin de la campagne électorale. Pour mettre toutes les chances de leur côté, les deux finalistes de la présidentielle mouillent le maillot en faveur de « leurs candidats », respectifs.

 

Un duel par procuration. La dernière ligne droite de la campagne électorale pour les législatives rappelle le scénario de la propagande du second tour de la présidentielle. La descente sur terrain faite par Andry Rajoelina, président de la République, à Antananarivo, lundi, semble avoir été le coup d’envoi d’un nouveau bras de fer politique, à distance entre les deux finalistes de la dernière course à la magistrature suprême.

Un duel qui, cette fois-ci, se jouera par candidats interposés. Autant le chef de l’État, que Marc Ravalo­manana, son rival de toujours, tous deux donnent de leur personne pour ouvrir le chemin de Tsimbazaza, à leurs poulains. Certaines scènes amènent même à penser que les deux personnalités politiques s’adonnent à un chassé-croisé. L’un essayant de devancer l’autre, ou l’autre tentant d’effacer les traces de l’un, et vice-versa.

La page Facebook de Marc Ravalomanana rapporte qu’il a été à Toamasina, mardi, et a continué son périple à Brickaville, en fin de journée. Brickaville, que Andry Rajoelina, a visité en milieu de journée, pour régler, notamment, le dossier de la reprise de la société Sirama par une entreprise privée. Le président de la République, par ailleurs, devrait se rendre dans la ville du grand port, dimanche.

Sauf changement, le locataire d’Iavoloha devrait se rendre à Mahajanga, aujourd’hui. La ville des fleurs où le résident de Faravohitra, était en campagne pour son candidat aux législatives, hier. Autant pour Andry Rajoelina que Marc Ravaloamanana, les élections législatives pourraient être déterminantes.

Finaliste malheureux de la présidentielle, le magnat de l’agroalimentaire mise sur la députation pour assurer sa survie politique, mais aussi, celle de son parti le « Tiako i Madagasikara » (TIM). L’ancien chef d’État ne semble pas abandonner ses ambitions présidentielles. Pour espérer garder une chance de rivaliser avec le favori du « Tanora malagasy vonona » (TGV), il faudra continuer à exister sur la scène politique.

À entendre les discours de campagne de certains candidats du TIM, le mot d’ordre est clair: conquérir le plus de sièges possibles à l’Assemblée nationale pour « contrer », l’hégémonie de l’administration Rajoelina. Avec un nombre suffisant de députés, Marc Ravalo­manana ou un de ses lieutenants, pourrait, par ailleurs, prétendre au statut de chef de l’opposition. Du côté du président de la République et de l’Exécutif, du reste, l’équa­tion est simple.

Le pouvoir veut au moins, « la majorité absolue », à la Chambre basse pour avoir une « tranquillité politique ». La mise en œuvre des projets ambitieux annoncés dans l’Initiative pour l’émergence de Mada­gascar (IEM), nécessitera, en effet, un soutien indéfectible d’une majorité solide et disciplinée, du moins à l’Assemblée nationale. Le pouvoir du chef de l’État de légiférer par ordonnance prendra, d’autant plus, fin avec l’entrée en scène des nouveaux députés.

Andry Rajoelina, par ailleurs, garde en tête l’idée de « réviser la Constitution », et de mettre en place des gouvernorats de région. Le Sénat étant l’une des cibles de cette retouche constitutionnelle, il faudra une majorité écrasante à Tsimbazaza, pour espérer avoir le nombre de voix parlementaires requis pour donner le feu vert à la révision de la Loi fondamentale.

Au regard des observateurs, les descentes sur terrain du président de la République durant cette dernière ligne droite de la campagne pour les législatives, servent à donner un coup de pouce aux candidats Oranges. Les enjeux sont tels qu’il brave les normes constitutionnelles et légales. L’en­semble du gouvernement a même été mis à contribution durant un meeting présidentiel en marge d’un conseil des ministres décentralisé, à Antsiranana, hier.

Le chef de l’État, dans ses discours publics, table sur ses projets de développement dans les localités visitées. Outre le TIM, les candidatures indépendantes pourraient donner du fil à retordre au « Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina » (IRD). Les péripéties vécues par l’administration Rajaonari­mampianina témoignent, toutefois, qu’une Assemblée nationale avec une majorité indépendante est imprévisible voire, dans certains cas, « nuisible ».

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